Le Calame : Vous venez d’être porté à la tête de l’association des anciens ministres de Mauritanie, dénommé WISSAM. Que représente pour vous ce choix ?
Ba Bocar Soulé : Une très grande fierté, un grand honneur. Je profite de l’occasion que votre journal m’offre pour remercier tous mes collègues du choix qu’ils ont porté sur ma modeste personne. Qu’ils en soient tous remerciés. Je mesure l’ampleur de la tâche qui m’attend, c’est la raison pour laquelle je leur demande compréhension et les prie surtout de m’apporter, chacun en ce qui le concerne, son appui pour atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés.
-Que répondez-vous à ceux se demandent à quoi pourrait servir ce regroupement d’anciens ministres dont certains « sont complètement déconnectés de la réalité » ?
-Je leur dirai tout simplement de prendre d’abord le soin de lire les objectifs que nous avons déclinés et de nous accorder ensuite le temps de les mettre en œuvre. Nous savons tous qu’il est difficile, pour ne pas dire impossible, de satisfaire à tous les caprices, surtout de ceux d’éternels objecteurs de conscience. WISSAM est constitué de hauts cadres respectables ayant eu à assumer la charge de ministre de la République. C’est un panel de Mauritaniens issus de toutes les régions et de composantes du pays dont leur seul souci est de continuer à servir leur pays.
-WISSAM est né dans une conjoncture marquée par des tentatives des acteurs politiques de la majorité et de l’opposition de tenir un dialogue politique inclusif. Quel rôle pourrait jouer votre organisation pour la réussite de cette initiative ?
-Un des objectifs de WISSAM est de s’impliquer fortement dans les différentes actions de nature à renforcer l’unité nationale, la cohésion sociale et l’ancrage de la démocratie. Dès lors, notre organisation ne peut que saluer toutes les initiatives visant à pacifier l’espace politique et à normaliser les rapports entre la majorité et l’opposition. Vous aurez noté que c’est à quoi le président de la République, Mohamed Cheikh El Ghazwani, s’attèle depuis son élection le 22 Juin 2019. Aujourd’hui, la crispation politique est derrière nous. Notre souhait est de voir ces tentatives se concrétiser. Le moment venu, WISSAM mettra à la disposition de tous l’expertise de ses membres. Parce qu’accumulant de précieuses expériences au service des seuls intérêts suprêmes de la Nation, notre association ambitionne de servir de jonction entre toutes les générations.
- Le bureau que vous présidez a été reçu par le Premier ministre qui, je le rappelle, avait présidé lui-même la cérémonie d’ouverture de votre congrès fondateur. Quel était le but de cette rencontre ?
-Comme il est de coutume après ce genre de congrès, on rend une visite de courtoisie à certaines personnalités. Nous avons profité de cette occasion pour remercier le Premier ministre pour les facilités que son gouvernement a bien voulu nous accorder. Nous avons bénéficié de tous les égards de la part du Premier ministre qui nous a fait l’honneur de présider la cérémonie d’ouverture, en dépit de ses nombreuses occupations. Nous avons profité de cette rencontre pour lui transmettre nos remerciements au président de la République.
-Dans votre discours d’ouverture, vous n’avez pas manqué de témoigner le soutien de WISSAM au président de la République. Peut-on connaître les raisons ? Ne craignez-vous pas que vos détracteurs disent que WISSAM a choisi son camp ?
-Je crois les avoir expliquées dans ma précédente réponse. Pour le reste, consultez la liste des membres de notre mutuelle, vous y trouverez des personnalités issues de tous les camps politiques, de la société civile et d’autres indépendantes. Leur trait commun reste et demeure l’édification d’une Mauritanie, juste, égalitaire, prospère ; en somme, une Mauritanie véritablement démocratique. J’ose penser que depuis son élection, le président de la République s’y attèle et que nous devons par conséquent l’accompagner et le soutenir. C’est de l’avenir du pays qu’il s’agit.
Propos recueillis par Dalay Lam