Samba Thiam au point de presse du FPC: «Nous avons déposé notre dossier de reconnaissance au MINT, la balle est dans le camp du pouvoir»

6 November, 2014 - 03:58

Le président des Forces Progressistes du Changement (FPC), Samba Thiam, a tenu, au matin du lundi 3 novembre, un point de presse en son siège central de Sebkha. Occasion d’informer les journalistes du dépôt, le 28 octobre, auprès des services du ministère de l’Intérieur, des postes et télécommunications, du dossier de reconnaissance du parti né des FLAM. Et le président du FPC de rappeler que, lors de leur dernier congrès de septembre dernier, tenu à Nouakchott, les FLAM avaient décidé de se muer en parti politique, « sortir de l’illégalité pour entrer dans la légalité, jouer, pleinement et sereinement, le jeu démocratique, comme tous les autres partis politiques du pays ». Aujourd’hui, dira Samba Thiam, « la balle est dans le camp du pouvoir, nous attendons de voir s’il va reconnaître le FPC ou continuer à nous museler […] ce que nous n’accepterons jamais et nous allons nous battre contre cette éventualité ».

Abordant d’autres questions de l’actualité nationale et sous-régionale, Samba Thiam a accusé le président de la République, qui proclame pourtant combattre le communautarisme, de poser, tous les jours, des actes communautaristes. « Mohamed Ould Abdel Aziz se comporte plus comme le président d’une communauté [arabo-berbère] que le président de toutes les composantes de la République islamique de Mauritanie », dénonce-t-il. Et de citer « un recensement discriminatoire vis-à-vis des Négro-mauritaniens et des Harratines, [ainsi que] la politique de « deux poids, deux mesures », dans la répression des manifestations : quand TPMN veut manifester, il est réprimé ; quand les rapatriés du Sénégal marchent, ils sont gazés ; alors qu’au même moment, d’autres manifestent et protestent, devant les grilles de la Présidence, sans être inquiétés, ou sont, tout simplement, promus ». Le président Samba Thiam a également épinglé les mesures relatives à l’utilisation de la langue arabe comme langue de travail, au sein de l’armée ; le mouvement des attachés militaires, dans les ambassades mauritaniennes à l’étranger, dont sont exclus les Négro-mauritaniens et la décision, récente, de multiplier, par 4, le coefficient de l’instruction islamique (IC), à l’examen du baccalauréat, pour plaire à l’imam de la grande mosquée de Nouakchott dont l’attitude a été dénoncée par des militants de l’IRA. « Toutes ces mesures visent à nous exclure, on veut nous imposer la langue arabe mais nous ne sommes pas arabes », fait remarquer le leader peul.

Evoquant ce qui vient de se produire au « pays des hommes intègres », le Burkina Faso, où un peuple déterminé a chassé un dictateur, le président du FPC dit que cela donne espoir à tout le peuple africain. « Cancer pour leurs compatriotes, en Amérique du Sud, les militaires sont devenus boulet aux pieds des populations africaines. Mais, si la jeunesse se détermine, elle balaie partout la répression, quelle que soit son ampleur », conclut Samba Thiam.