À quelques jours du cinquante-neuvième anniversaire de l’Indépendance, on assiste un véritable « mélangement ». Partout, où que tu regardes, c’est comme ça. Chez les opposants comme chez les « majoritants ». Au moins les premiers ont commencé à regoûter de ce fameux méchoui qui leur fut si longtemps interdit. Vive donc le festival des villes anciennes édition 2019 ! Déjà presque un dialogue inclusif. Regardez vous-même et qui a besoin de mentir n’a qu’à éloigner ses témoins. Ecoutez vous-même, puisque la « parole directement de la bouche de son propriétaire est plus appétissante ». Quelqu’un est même allé jusqu’à me dire : « Ha, si Aziz savait ce que Ghazwani pouvait ! ». J’ai écouté les opposants : qu’Allah les rétribue gracieusement et substantiellement ! « Ndékétéyo », nous sommes dans l’esprit de la pluri-culturalité, en ces jours de festival des villes anciennes, notre opposition n’avait pas d’aussi grands problèmes que de bien vouloir s’asseoir aux premières loges. Voyager avec les voyageurs. Applaudir avec les applaudisseurs. Et revenir avec les revenants. Une sorte d’« ami des visiteuses ». D’autant plus aisé qu’il n’y a pas d’élections en vue immédiate, donc pas de campagne électorale, de quoi aller se dégourdir un peu les jambes et se divertir, en attendant un très improbable scrutin municipal, régional et législatif anticipé. Très bonnes et heureuses vacances, Dame opposition aplatie ! Voilà pourquoi que les gens de l’UPR – les fondateurs, ceux arrivés entretemps et les arrivistes – sont à turbans dénoués. Une histoire de référence, marque déposée ; AMM (Autorisation de Mise sur le Marché) qu’on appose sur un médicament pour valider sa vente : tout-à-fait dans l’air du temps. Ton père toi, ta mère toi. Il faut des symboles. Le Général de Gaulle, Che Guevara, Gamal Abdel Nasser, Michel Avlaq… Sur la Route de la Résurrection, messieurs et dames de l’UPR, il faut avoir le courage de ressusciter. Une question de prudence qui recommande aux froussards sans foi ni loi ni conviction de toujours avoir l’œil de travers… puisque le lion peut toujours revenir à la tanière. Et là, demain sera un autre jour. « Quelle baraka a l’UPR de plus qu’ADIL, le PRDS ou même le PPM, voire les SEM, les CMSN ou le CMRN ? », avançait tel ancien très grand applaudisseur d’un certain président dont il est aujourd’hui l’un des plus grands pourfendeurs. Il ya eu les premiers cent jours. Il faut attendre la seconde centaine. Pour voir. La patience est d’Allah, la précipitation de Satan. Avec quand même un téméraire ministre de la Santé. Au moins un. Qui essaie d’arrêter le carnage des hôpitaux publics, des cliniques privées et des médicaments contrefaits ou, du moins, faits mais ici, non loin, quelque part, dans un rempart d’infortune du cinquième ou du sixième, voire sous un arbre en plein centre-ville de Nouakchott. Les autres attendent encore de savoir par où commencer. Un mandat, c’est plusieurs centaines de jours. Même le Président attend de savoir par où commencer. Qui n’est pas dans la bataille est un héros…mais c’est bien dans la nasse qu’on sent le danger et le labeur. Six décennies, c’est des centaines de cents jours (deux cent dix-neuf, très exactement). Heureusement qu’il ya eu la dernière décennie ! Heureusement qu’il ya eu les militaires ! Les civils : « sep lep ! » (contraction de « ce n’est pas la peine », chez un ancien de l’armée française). La preuve. Le Président commence à se mouvoir. C’est bon, ça va aller, « tranquille » comme disent les junks ; jusque-là, il fait de bons discours. Certes mais comme dit un proverbe arabe : « la parole a besoin d’action, alors que celle-ci n’a pas besoin de parole ». C’est bien aussi qu’un fils de marabout n’ait pas oublié ses sourates mais ça n’a rien d’extraordinaire, contrairement à ce que se pâment certains. Le 28 Novembre, c’est dans quelques jours. Les Mauritaniens ont le doigt sur la gâchette. Monsieur le Président, faites-leur quelque chose qui fasse mouche : vous êtes réputé bon tireur. Salut.
Sneiba El Kory