I. Eux… le pays, le peuple, la Mauritanie
2° les militaires : les présidents successifs de leurs comités à la tête de l’Etat 1978 . 2007
Parce qu’il est possible et souhaitable que la Mauritanie échappe à son passé de rejet d’une démocratie propre à elle et à la contrainte d’un système sans nom, quels que soient les costumes et les procédures, il me semble nécessaire de comprendre ce avec quoi il faut rompre, pour ensuite imaginer – peut-être – du nouveau.
Le pouvoir politique en Mauritanie, qu’a-t-il été et selon qui ? jusqu’à maintenant. Nous avons étudié
I - Eux... le pays, le peuple, la Mauritanie en première expérience : 1957 à 2005
1° Moktar Ould Daddah, et aujourd’hui : 2° les militaires, première version 1978-2005
Nous continuerons par II - Eux... seconde expérience . Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi et Mohamed Ould Abdel Aziz : 2007-2019
ensuite par III - La conquête et la dévolution du pouvoir (comment on y accède ?) . parti, élection, coup de force. réflexion-proposition-bilan pour l'avenir
et IV – Contraintes, possibilités, missions du pouvoir politique
enfin, V – ce qui dépend de vos questions à vous, chers et fidèles lecteurs. Elles me feront sûrement découvrir les vraies, et non celles que je me pose moi-même.
Les militaires au pouvoir, les présidents de leurs comités successifs à la tête de l’État. Première époque… plus longue que la période fondatrice, elle a fait les fractures, elle a fait l’amnésie : racisme, massacres, corruption tandis que s’est perdu jusqu’au nom de Moktar Ould Daddah, confisqué en Juillet 2009 par Mohamed Ould Abdel Aziz le plaçant en photo jumelle de la sienne pour sa campagne présidentielle. Encore plus dommageable, la tentative de justifier par l’exemple du Parti du Peuple Mauritanien, incompris au possible, le totalitarisme électoral à partir de Janvier 1992 et la domination d’un parti, celui de l’homme fort du moment, sous les apparences du pluralisme.
Trois personnalités pendant la première époque des militaires : elles ont en commun d’avoir approché quotidiennement le président fondateur. Elles ont pratiqué le pouvoir très différemment et les évaluations de chacun des règnes sont faciles à résumer: 1° un homme de bonne volonté qui détruit la fondation mais n’en a pas le remplacement, 2° un homme de décision, de cruauté le cas échéant, qui a le sens de l’État mais moins bien celui des relations internationales, et 3° un homme pris à son propre jeu, méfiant, ce qui l’a rendu responsable de plus de sang mauritanien versé que sans doute jamais auparavant en aussi peu de temps dans une histoire millénaire. Moustapha Ould Mohamed Saleck, Mohamed Khouna Ould Haïdalla, Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya. Je les ai rencontrés tous les trois. Le premier, alors chef de l’état-major national, pendant le conseil national du Parti unique, à Tidjikja, en Mars 1970 : sensation de courtoisie et de paix, mais non informative. Un long entretien, m’apprenant beaucoup, à Nouakchott, en Avril 2006 : une détestation du régime fondateur, un culte paisible pour l’institution militaire. Le second me reçoit en Décembre 2005, précis et disert sur l’abandon manqué du Sahara occidental, ne reconnaissant pas ses responsabilités dans l’ambiance morbide de son règne ni même dans le procès intenté au père-fondateur dont il est l’un des premiers visiteurs, au retour d’exil de celui-ci. Du troisième, presque aussi durable au pouvoir que le fut Moktar Ould Daddah, je n’ai que la vision fugitive et sans parole de notre succession à l’audience de François Mitterrand, pendant le sommet francophone de Québec en Septembre 1987 et de sa montée en voiture après l’hommage bref qu’il a rendu au président Moktar Ould Daddah, devant la mosquée d’origine de la capitale, en Octobre 2003.
Il n’est pas indifférent de remarquer qu’un seul des putschistes, quand il prend le pouvoir, approche la jeunesse qui fut celle du père-fondateur à son investiture : Mohamed Khouna Ould Haidalla, nettement moins de quarante ans. Alors que ceux de 2005-2008 ont dépassé la cinquantaine. Puis… l’âme révélée par le visage qu’impose la vieillesse : celui du tombeur de 1978, celui du renversé de 2005… et en regard, intensément noble, plus encore sans doute qu’en 1957, celui du président Moktar Ould Daddah rentrant au pays en 2001.
En revanche, cette histoire de vingt-sept ans, commencée il y a bientôt quarante ans et achevée il y a déjà près de vingt ans, est très difficile à composer et structurer. La raison principale est que – au contraire de la période fondatrice – les trois « apprentis sorciers » de 1978 qui furent successivement présidents de comités et de l’État, après avoir été les aides de camp du fondateur, ne maîtrisèrent aucun des paramètres de leur trajectoire de leur montée au sommet à leur chute, respectives. Ce qui les distingue à terme d’un autre professionnel du coup militaire : le général Mohamed Ould Abdel Aziz, maître du « jeu » de la fondation du BASEP en 1987 au respect forcé de son serment constitutionnel il y a quelques semaines.
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Le lieutenant-colonel Moustapha Ould Mohamed Saleck 1 a été formé à la française (Saint-Maixent) et, trois fois il a été le chef de l’état-major national. Au titre de la relation Parti/Etat, il a été gouverneur à Nema, puis à Aleg et il connaît les entreprises car il a dirigé la Sonimex jusqu’en 1977 avant de revenir sur le front, commandant à Atar. Le 20 Février 1978, il remplace le colonel M’Barek Ould Bouna Moktar, mis hors jeu en inspecteur général des forces armées et qui, dès l’automne de 1965, avait averti l’ambassade de France d’un possible coup d’Etat. Moustapha Ould Mohamed Saleck, né à Kiffa, incarne donc un certain désaveu du Trarza dans les responsabilités militaires. Le régime l’a comblé... En ce sens, il est certainement en 1978 dans la meilleure position pour perpétrer le putsch qui interrompit tout de la fondation mauritanienne et commença un tout autre cours… ou pour l’empêcher. La plupart des officiers nationaux ont été formés par lui, et c’est le plus gradé dans les plus hautes fonctions. L’armée est sa chose, et l’unité de celle-ci est son devoir. L’accepter pour chef est la solution natureelle pour les putschistes de tentation et pour les civils, dont les carrières ont été interrompues par Moktar Ould Daddah. Son caractère s’y prête : selon le roi Hassan II 2, c’est « un homme pondéré, calme, ayant le sens de ses responsabilités, et un homme extrêmement courtois ». Pourtant, Moustapha Ould Mohamed Saleck n’a pas bonne réputation dans la sphère civile du pouvoir 3, il le sait particulièrement des derniers ministres de la Défense, Abdallahi Ould Bah (17 Juin 1976 au 15 Mars 1977) et Mohameden Ould Babbah (26 Janvier 1978 au coup), ce qui explique sans doute ses déclarations très péjoratives pour le régime qu’il a renversé. Dès les événements de Février 1966, lors desquels il reçoit les pleins pouvoir pour que l’ordre soit rétabli, il y réussit mais un coup militaire n’aurait pas été impensable de sa part : avec quels partenaires et pour quelles raisons à l’époque ? Moktar Ould Daddah lui maintient sa confiance jusqu’à sa propre fin politique : Moustapha Ould Mohamed Saleck a eu d’excellents réflexes lors de l’attaque du Polisario sur Nouakchott, les 8 et 9 Juin 1976, alors qu’il venait de recevoir la direction de la Sonimex et n’était donc pas dans le dispositif militaire. Mais il n’a pas d’expérience de gouvernement, que de l’administration régionale (au contraire d’autres militaires : le colonel Viah Ould Malouf, ministre de la Construction en 1976-1977 avant de reprendre le commandement dans le Tiris-El-Gharbia, le colonel M’Barek Ould Bouna Moktar, ministre de la Défense en 1977 et chef d’état-major national en même temps). Il doit tout inaugurer, sans texte, ni précédent et le programme est très ambitieux, dès la première heure 4.
Son règne est court 5, il est de fait collégial – l’organisation d’un comité dont certains membre font partie du nouveau gouvernement, est alors décisive, et lui-même est certainement de tempérament démocrate. La guerre pour le Sahara est tacitement suspendue, il ne la résoud pas et c’est un sujet de division au sein du comité militaire. En revanche, il cherche une issue à un régime qu’il ne veut pas durable mais de salut public : ce serait un conseil consultatif dont il confie la composition à un proche de Moktar Ould Daddah, et il croit le Comité militaire de redressement national investi d’une mission constitutionnelle : « les institutions républicaines étaient bafouées, le pays était arrivé à la banqueroute. L’ancien gouvernement s’était montré incapable de faire face à cette situation. Notre entreprise répond fidèlement à la volonté profonde du peuple de voir ériger des nouvelles institutions démocratiques librement choisies par lui. Nous respecterons la volonté populaire » 6, tandis que selon lui « le pouvoir personnel a réduit à néant les institutions en vigueur depuis 1960 » 7, propos qu’il réitère pour France Inter : « nous voulons que notre pays puisse renaître et refaire des institutions véritablement démocratiques consenties et librement choisies par le peuple ». Il n’est renversé que progressivement et avec respect : le pouvoir réel lui est d’abord enlevé, mais il reste nécessaire. A ses pairs, il ne s’est pas imposé ni en psychologie ni par la force. Mais le pays – pour le pire – lui doit une négation complète du régime fondateur, et en cela il engendre une nouveau cours et un nouveau rythme pour la Mauritanie : la discontinuité politique, et la précarité qui va avec. Une précarité depuis plusieurs décennies.
1 - pas de mémoire ni de notes personnelles, à ma connaissance – notre entretien du 23 Avril 2006 publié par Le Calame les 8.15.22 Juillet 2008, la notice wikipédia à jour au 26 Juin 2019, deux évaluations par Cridem
Mohamed Saïd Ould Hamody le 19 Décembre 2013, qui fut secrétaire général de la présidence à son époque :
Homme pieux, patriote et démocrate… à la sortie de l’Ecole Saint Maixent, lui, qui était major de sa promotion a été automatiquement nommé sous-lieutenant alors que les tous autres africains, dont nos quatre compatriotes ou européens sont sortis comme aspirants.
Je le rencontrerai, une autre fois, en 1963 quand il a servi pour la première fois à Atar comme jeune lieutenant. A l’époque, il y avait un sous-officier mauritanien d’Atar, Ahmed Vall Ould MBoiyrik, qui avait servi en Algérie et en Indochine. A son arrivée la même année à Atar, les français se rendant compte que durant le temps qu’il a fait en Kabylie, il avait fourni des informations au FLN (Front de Libération Nationale) ont décidé de le juger.
Il ne s’agissait évidemment plus de le condamner à être fusillé, mais il fallait le priver de certains avantages, notamment le droit à la retraite. Aucun des officiers mauritaniens, n’avait osé, à l’époque, se faire l’avocat de Ould MBoiryck. Et c’est le jeune lieutenant Moustapha qui se porta volontaire pour le défendre. Le résultat a été extraordinaire, puisque le sous-officier fut relaxé. On ne sait par quel miracle ou « Hjab » (magie), Moustapha a pu réaliser ça.
Par la suite, j’aurais beaucoup de rencontres avec Moustapha. Je me souviens, à l’occasion d’un séminaire de cadres, jeune militant du parti du peuple mauritanien, j’avais fait une intervention, un peu enfantine, peut-être, dans laquelle j’ai dit certaines vérités que des personnes plus âgées ou plus expérimentées ne pouvaient dire. C’était en présence de plusieurs officiers militaires dont, Allah yarhmhoum, Ahmed Salem Ould Sidi et Moustapha Ould Mohamed Saleck. Ce dernier me dira :
- « Saïd, tu as bien dit ».
- Je lui réponds : « Je crois que j’ai un peu exagéré ».
- « Non, la jeunesse n’exagère jamais, c’est de son âge ! », tranche-t-il…
Pendant la guerre du Sahara, nous nous sommes revus à plusieurs reprises. Et je n’étais pas étonné quand il était chef de la région militaire d’Atar, juste avant le coup d’état et avant sa nomination comme chef d’état major pour la deuxième fois, il ne voulait pas de cette guerre. Il estimait que c’était une grande erreur pour deux raisons principales. D’une part, le caractère fratricide de cette guerre le rebutait et, d’autre part, il était bien placé pour savoir que le pays n’était pas préparé pour entrer dans un tel conflit. D’ailleurs, Il disait souvent que la guerre du Sahara et le PPM faisaient parties des grandes catastrophes de la Mauritanie.
Chez le PPM, il détestait surtout l’opportunisme qui permettait aux médiocres de s’incruster partout dans la vie de l’Etat en usant de chantages et de moyens détournés pour se faire une place au soleil.
Sachant que le pouvoir n’est pas le violon d’Ingres de Moustapha Ould Mohamed Saleck, il y a fort à parier que ces deux problèmes – l’erreur de la guerre et les dégâts du parti - allaient pousser cet officier discipliné à franchir le Rubicon un certain 10 juillet 1978.
2 - Paris-Match, 13 Juillet 1978
3 - Abdallahi Ould Bah, après-midi du dimanche 22 Juillet 2001 avec Ould Kaïge – opposant jusqu’en 1971 – médecin – ministre de la Défense (17 Juin 1976 au 15 Mars 1977)
Les militaires ? les dossiers que j’ai lus, quelqu’un qui les lit, n’aurait jamais nommé Mustapha comme chef d’état-major ! … Après, en 1974, j’étais ministre de la Santé, responsable du plan d’urgence de lutte contre la sécheresse. Je suis allé à Néma, je l’ai vu, il était commandant de cercle ou gouverneur à Néma, et je n’avais rien à reprocher à sa manière de travailler. Il m’a présenté un travail remarquable, très clair. J’étais d’ailleurs très content de son travail. Moi, je suis resté avec Mustapha ; je lui dit : Mustapha, je vais te poser une question qui n’a pas de valeur actuellement. Mais on m’a dit que lorsque tu étais chef d’état-major, tu as remplacé M’Bareck, que tu avais dit aux militaires que tu étais prêt… à un des leurs et que s’ils voulaient faire quelque chose, tu étais à leur disposition. En plus, je lui ai dit… et je ne lui ai pas dit les officiers qui m’avaient dit çà, mais je lui ai dit : qui sont encore dans l’armée… m’ont dit que tu leur a proposé çà. Il a piqué une de ces colères ; il m’a dit : moi, je n’ai rien à voir avec vous, je ne reconnais pas les ministres, je n’ai à voir quelque chose qu’avec Moktar Ould DADDAH. Et s’il n’a pas confiance en moi, il n’a qu’à me laisser retourner chez mes parents à Kiffa. Il était très énervé. Mustapha, je lui ai dit : il est trois heures du matin, maintenant, on discute, ce n’est pas moi en tant que ministre et toi, en tant que directeur… gouverneur, c’est en tant que promotionnaires, que compatriotes que j’ai connu. Au collège de Rosso. Je l’ai quitté en 1953. Alors il m’a dit : et je lui ai dit, moi je t’ai posé çà à titre de curiosité, ma curiosité est satisfaite, maintenant je sais que c’est vrai. Il est parti dormir et le lendemain, il est venu, on a continué le travail qui était bien fait. …. Un jour, par hasard, on était dans une invitation comme çà, il y avait Mohamed El Moktar Ould BAH, tu te souviens, hein, Doyen ? L’ancien dissident qui… chez ? – qui a dit, docteur, j’ai fait ta commission à BABAH, mais il n’a rien voulu entendre, et moi, il est venu me voir, BABAH à l’époque venait d’être nommé, on disait qu’il allait nommer Mustapha. J’ai dit à Mohamd’El Moktar, tu dis à BABAH qu’il peut nommer qui il veut parmi les officiers, sauf Mustapha. Il ne faut pas qu’il le nomme. Il m’a dit : pourquoi, pas Mustapha ? Je lui ai dit : çà ne te regarde pas, moi à l’époque j’étais gouverneur de Nouadhibou. Tu lui dis seulement que je lui donne ce conseil. Mais à BABAH, je lui avais dit les causes à l’époque, mais enfin… BABAH d’ailleurs, lorsque je lui ai dit çà, il était déjà nommé. Il est venu me voir à Nouadhibou, il m’a dit, je n’y suis pour rien. C’est ton parent qui a fait çà. C’est Moktar et c’est sur le conseil de Cheïkhna, figure-toi … C’est Moktar qui l’a nommé. Et, ce sur le conseil, tu m’as dit, de Cheïkhna ? peut-être, tu m’as dit même qu’il lui a dit qu’il n’avait plus confiance en quelqu’un du Trarza. Il faut qu’il prenne quelqu’un de l’Est parce que la situation est difficile. Cela a été vraiment…
4 - « nous voulons que notre pays puisse renaître et refaire des institutions véritablement démocratiques consenties et librement choisies par le peuple » : premier communiqué des putschistes, le 10 Juillet 1978 - la Mauritanie aura un gouvernement civil qui appliquera la loi islamique
entretien Visnews, le 11
« le marasme économique ... le danger quotidien de révolte et de soulèvement populaire entraînés par la banqueroute qui menace le pays … cette situation et à défaut de toute tentative de solution menée par l’ancien régime a fait que les Forces armées ont décidé de mettre fin au désordre et à l’anarchie politique et économique de l’ancien régime »
5 - chronologie de l’époque Moustapha Ould Mohamed Saleck
10 Juillet 1978
* le président Moktar Ould Daddah, au matin de son départ pour le sommet de l’O.U.A., est arrêté par son aide-de-camp lui notifiant que l’armée lui retire sa confiance
* à l’aube, les membres du Bureau politique national et du gouvernement sont arrêtés à leur domicile respectif
* dans la soirée,
publication par Radio-Mauritanie de la composition du « comité militaire de redressement national » C.M.R.N.
président lieutenant colonel Mustapha Ould Mohamed Salek
membres :
lieutenant colonel Ahmed Salem Ould Sidi
lieutenant colonel Mohamed Mahmoud Louli
leiutenant colonel Mohamed Khouna Ould Haïdalla
lieutenant colonel Maaouya Ould Sid Ahmed Taya
lieutenant colonel Cheikh Ould Baida
lieutenant colonel Ahmed Ould Abdallah
commandant Dia Amadou
commandant Thiam El Hadj
commandant Soumare Silman
commandant Moulay Ould Boukhriss
commandant Jeddi Ould Salek
commandant Anne Amadou
capitaine Athié Amath
capitaine Mohamed Mahmoud Ould Dey
lieutenant Ahmed Ould Aida
lieutenant Moulay Hachem Ould Moulay Ahmed
commissaire de police Ly Mamadou
11 Juillet 1978
* Reda Guedira conseiller du roi Hassan II et le colonel Dlimi directeur des aides de camp du roi se rendent à Nouakchott pour « s’informer de la situation en Mauritanie »
* Radio Mauritanie annonce, en fin de matinée, la formation d’un gouvernement
président du gouvernement, lieutenant colonel Moustapha Ould Mohamed Salek
Affaires étrangères, Cheikhna Ould Mohamed Laghdaf
Intérieur, commandant Jiddou Ould Salek
Justice et Affaires religieuses, Ba Ould Ne
Finances et commerce Sid Ahmed Ould B’Neijara
Equipement lieutenant-colonel Ahmed Salem Ould Sidi
Transports, postes et télécommunications, artisanat et tourisme, colonel Viah Ould Mayouf
Plan et Mines, Mohamed el Moktar Ould Zamel
Industrie et Pêche, lieutenant-colonel Ahmed Ould Bouceif
Développement rural, Dr. Ba Oumar
Education nationale, Sek Mame N’Diack
Culture et Information, Mohamed Yehdih Ould Breideleil
Santé et affaires sociales, Dr. Diagana
Contrôle et enquêtes, lieutenant-colonel Mohamed Mahmoud Ould Ahmed Louli
Secrétaire permanent du comité, chargé de l’administration du ministère de la Défense, lieutenant-colonel Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya
12 Juillet 1978 * cessez-le-feu unilatéral du Polisario vis-à-vis de la Mauritanie
13 Juillet 1978 * discours radiodiffusé de Mustapha Ould Mohamed Salek
. « le pouvoir personnel a réduit à néant les institutions en vigueur depuis 1960 »
. « l’armée reprend le pouvoir qui vous avait été confisqué pour vous le remettre dans les plus brefs délais, elle n’est pas une armée de coup d’Etat » - multipartisme
- Hassan II souhaite « plein succès à l’expérience entreprise par le Comité militaire de redressement national »
16 Juillet 1978
organisée par la CEAM (confédération des employeurs et artisans de Mauritanie) « gigantesque marche pour soutenir le programme du C.M.R.N. »
19-21 Juillet 1978
sommet de l’O.U.A. à Khartoum (33 sur 49 des chefs d’Etat) (présence dans les couloirs d’une délégation du Polisario que l’Angola demande formellement de recevoir)
20 Juillet 1978
la Charte constitutionnelle du C.M.R.N. est rendue publique
27 Juillet 1978
le président Giscard d’Estaing reçoit Ahmed Salem Ould Sidi, ministre de l’Equipement et Sid Ahmed Ould Bneijara (Finances)
5 Août 1978
à Nouakchott, réunion-surprise du Haut Comité de défense Maroc Mauritanie : le bataillon marocain d’Akjoujt ne se justifie plus puisque l’exploitation est arrêtée
7 Août 1978
allocution radiodiffusée du président du C.M.R.N. à l’ouverture du Ramadan « nous devons resserrer nos rangs et travailler pour sauver notre patrie, pour l’assainir des maladies et des épidémies morales et sociales contraires aux enseignements de notre sainte religion, l’Islam. Le C.M.R.N. fera tout pour réaliser ce noble objectif, qui a été la raison de sa prise du pouvoir des mains de l’ancienne direction »
3 Septembre 1978
allocution radiodffusée du président du C.M.R.N., Mustapha Ould Mohamed Saleck à l’occasion de la fin du Ramadan
. l’avenir est « radieux »
. « tous les pays frères ont béni les démarches entreprise par le C.M.R.N. en vue d’instaurer la paix dans la région et de redresser l’économie nationale mauritanienne »
6 Septembre 1978
entretien de Jiddou Ould Saleck, ministre de l’Intérieur à Chaab : « si la Mauritanie n’a pu nourrir depuis bientôt vingt ans son million et demi d’habitants ce n’est pas à cause de la pauvreté de notre sous-sol mais bel et bien parce qu’elle était mal administrée »
7 Septembre 1978
Cheikhna Ould Mohamed Laghdaf reçu par le président Giscard d’Estaing, porteur d’un message du président du C.M.R.N.
16 Septembre 1978
au stade de la capitale, discours-programme du président du C.M.R.N. : Mustapha Ould Mohamed Salek
18 Septembre 1978
le président du C.M.R.N. à Rabat pour sa première visite à l’étranger
19 Septembre 1978
le Conseil des ministres décide que les régions reprennent leurs appellations originelles (abandon du système de seule numérotation)
25 Septembre 1978
* s’adressant aux gouverneurs de région, réunis à Nouakchott, le colonel Mustapha Ould Mohamed Saleck réaffirme le souhait du C.M.R.N. d’« une véritable décentralisation de l’administration » qui « doit cesser d’être un simple outil de répression et de collecte des taxes et impôts, elle doit devenir un outil précieux de développement économique et social au niveau des régions »
* le lieutenant colonel Maaouya Ould Sid Ahmed Taya, ministre de la Défense . « l’armée n’est pas une armée de coup d’Etat et n’aspire pas au pouvoir. L’armée mauritanienne n’est pas étrangère à ce pays, ni politiquement ni moralement. Elle a vécu les peines et les espoirs de son peuple durant vingt ans. Vingt ans pendant lesquels le pays a sombré dans la destruction et la misère »
1er Novembre 1978
Mustapha Ould Mohamed Saleck est élevé au grade de colonel (deux autres putschistes le sont déjà : Ould Mayouf, min Transports et des Postes et Télécommunications et M’Bareck Ould Bouna Moktar maintenu comme ambassadeur à Bonn)
2-4 Novembre 1978
à Bagdad, le président du C.M.R.N. participe au sommet de la Ligue arabe
7-9 Novembre 1978
venant de Bagdad, Mustapha Ould Mohamed Saleck est à Paris ; reçu à déjeuner le 8 par le président Giscard d’Estaing
15-18 Novembre 1978
séjour en Union soviétique du lieutenant-colonel Ahmed Ould Bouceif, ministre Industrie, Pêche et Marine marchande
mi-Novembre 1978
levée du couvre-feu de minuit à six heures maintenu depuis le 10 Juillet
27-29 Décembre 1978
à Alger, mort du président Houari Boumedienne, à qui succède le colonel Chadli Bendjedid : refus algérien de recevoir une délégation marocaine aux obsèques
1er Janvier 1979
déclarations du président du C.M.R.N. : « la Mauritanie prendra toutes les mesures nécessaires pour sortir définitivement de la guerre au cas où un accord global demeurerait impraticable. S’il y a un blocage, une réticence de l’un ou l’autre protagoniste, la Mauritanie est déterminée à régler la question du Sahara à son niveau »
21 Mars 1979
le colonel Mustapha Ould Mohamed Saleck, président du C.M.R.N. remanie le gouvernement en écartant trois ministres favorables à la négociation avec Polisario : commandant Jiddou Ould Saleck ministre de l’Intérieur, Sid’Ahmed Ould Bneijara, ministre des Finances et Mohamed Yehdih Ould Bredeleill ministre de la Fonction publique
6 - conférence de presse le 12 Juillet 1978
7 - discours radiodiffusé le 13