Aujourd’hui, il est question de la reforme de l’enseignement figurant, en bonne place, dans le programme du gouvernement sur fond d’une duplicité qui, somme toute, demeure mortelle : la coexistence public-privé.
Ce voisinage explosif a toujours constitué le talon d’Achille de notre système éducatif.
Les francophones et les arabophones forment, ensemble, un tremplin de la désunion sociale qui ne cesse d’approfondir le fossé entre deux populations évoluant dans la nullité et s’ignorant mutuellement. Et le constat devient encore plus complexe avec le produit des Mahadhras.
Je ne peux prétendre apporter des solutions ou des constats qui pourront contribuer à apporter une solution pour remédier à cette situation. Je ne suis pas spécialiste de l’Education. Simplement je reviens à mes souvenirs d’écolier pour en relater quelques détails.
Pour tant, notre école a un passé glorieux où il n’y avait pas de place pour l’enseignement privé « boutique ». Elle fut républicaine et intégrait l’amour de la patrie et le respect de la chose publique dans notre comportement parce qu’elle nous donnait tout.
Quand je suis arrivé en première année du primaire, c’était en 1972, l’école m’a tout donné, depuis le cartable, jusqu’aux buvards, en passant par les cahiers et les stylos, tout était là. Les moyens de loisir- ballon de foot, corde pour le saut en hauteur, jeux de poids pour le lancer n’étaient pas en reste.
Pendant les récréations, on jouait, on courait en toute direction et en toute insouciance, au moindre coup de sifflet ou de cloche (jante de voiture sonné au moyen d’une grosse pierre de Magta Lahjar), tout rentrait dans l’ordre.
Quelques filles qui recevaient encore leur ration de gavage, en dehors de l’enceinte de l’école, abandonnaient les calebasses que leur parents viendront ramasser plus tard !
Le jardin de l’école, qui alimentait la cantine scolaire, était entretenu par les élèves suivant un programme établi par le Directeur. C’est l’école du travail, du dévouement et du respect d’autrui.
Les classes étaient nettoyées quotidiennement par les équipes de balayage dont la répartition établie par le chef de classe, figurait à l’affichage.
Nos maîtres étaient des personnages mythiques. Ils étaient exemplaires dans leur comportement, leurs accoutrements, leur droiture, leur dévouement au métier et leur désintéressement.
Le soir, personne ne pouvait se permettre de traîner hors de chez lui au risque de se faire remarquer par un maître qui passait pour contrôler les révisions. Les lampes à pétrole étaient nettoyées avant la tombée de la nuit pour les préparer en vue des révisions.
Devant le maître, nous étions tous égaux, personne n’avait le droit au moindre privilège, en dehors de ce lui accordaient ses résultats aux compositions.
Certains « gaillards » se voyaient confier la surveillance de la classe quand le maître était obligé de s’absenter pour quelques minutes.
Le Directeur de l’école, le nôtre était d’une autre trame, Allah yarehmou, Teyeb Ould Bellal, un homme voué aux vertus d’un charisme extraordinaire. J’en parlerai prochainement…INCHALLAH
EOM