Faits divers… Faits divers… Faits divers…

30 October, 2014 - 01:46

Brahim « le gros » et compagnie dans les filets :

Comme nos lecteurs le savent, Teyaret est un point chaud de la délinquance et du crime. Les statistiques dressées, par les services de sécurité, au cours des mois passés, le situent aux premières places du Top 10 nouakchottois en cette triste matière. En septembre, pas moins d’une trentaine de délits et crimes y ont été relevés : vols à main armées, viols et, surtout, cambriolages coordonnés. Malgré les efforts sécuritaires – surtout du commissariat 1 et de ses bons éléments comme le brigadier Moctar – les bandits prolifèrent dans ces zones éloignées du centre-ville. Une ces bandes, composée de récidivistes, pour la plupart, sévit dans les quartiers Mgeïzira, Dar El Barka et Pikine. Son chef, fraîchement sorti de prison, s’appelle Brahim ould Abdallahi, alias « le gros ». Elle s’est spécialisée dans le pillage des magasins de meubles. Leur réussite tient à ce qu’ils n’opèrent qu’a des heures très tardives, après avoir surpris et neutralisé les gardiens. Mais ce genre de succès ne dure qu’un temps. Voici quelques jours, ils ont été surpris en flagrant délit par une patrouille de la police. Brahim « le gros » et son second « El hadj » ont été les premiers coffrés.

 

Une vendeuse très particulière

Le marché GSM, plus connu sous le nom « Nokta Sakhina » (point chaud), grouille de monde, comme d’habitude. Des dizaines de vendeurs et clients se démènent, en petits groupes, à discuter ou négocier, pas toujours honnêtement. Les « Mellaha » (salé), comme on dit en jargon de la place, repèrent tout nouveau client pour essayer de le rouler. Des dizaines de petits voyous et pickpockets circulent, à l’affût de la moindre occasion. De nombreux vendeurs de cartes de recharge et autres puces d’abonnements en gros patientent, assis, en l’attente d’écouler leurs marchandises.

Devant son étal de chargeurs et étuis de téléphones portables, voici une marchande, une des rares du marché. On s’étonne, d’abord, de cette présence féminine en ce milieu hostile et dangereux. Mais, à observer de plus près, on remarque la carrure de cette représentante du sexe réputé faible. La dame a dépassé la trentaine et sa corpulence ne saurait cacher sa très probable force. Approchons encore et l’on pourra apercevoir le bout du poignard, à peine visible, pointant du sac qu’elle porte en bandoulière. Un gros gourdin est posé sous la table où sont exposées ses marchandises. Mais voilà un voyou pas vraiment attentif à tous ces importants détails quis’approche et, espérant profiter de la discussion que la vendeuse poursuit avec un client, essaie de s’emparer de deux chargeurs. Bing ! Un coup de gourdin sur la main le fait revenir à de meilleurs sentiments.

Cette femme est tristement célèbre. Il s’agit de Selembouha mint Omar, alias « Chemchouma », féminin, en arabe, de Chemchoum qui veut dire… Samson. Vu sa force physique et son gabarit, on comprend le surnom ! En 1993, elle étrangla à mort sa meilleure amie, El Hadiqa. Ould Ichidou, son avocat, réussit à convaincre le jury du caractère accidentel de l’homicide et le verdict fut assez clément : six ans seulement de réclusion que Chemchouma n’accomplit pas entièrement, pour cause de maladie. Depuis sa libération, elle essaie de s’insérer dans la vie normale. Mais gare à celui qui voudrait tester ses capacités ! La moindre menace lui rend son instinct, on l’a vu, et le loustic qui grimace en se frottant la main aurait fort bien pu se retrouver en plus piteux état !

 

« El Eidhadh » en liberté

Abdallahi ould Samba est un récidiviste bien connu des fichiers de police. Quoique sa taille ne dépasse pas un mètre trente, il est doté d’une force physique considérable et tous ses complices le craignent. On l’affubla du sobriquet « El Eidhadh » (celui qui ne cesse de mordre), le jour où il sectionna le doigt d’un adversaire, d’un coup rageur de dents. Depuis, il sèmait la terreur au nord de la ville, à la tête d’une bande fidèle, prête à tout pour le servir.

Les habitants d’El Hay Saken n’en osait plus sortir la nuit. Un jour, El Eïdhadh coupa le bras d’un jeune homme qui avait voulu lui opposer résistance. Arrêté peu après, il s’en était tiré avec deux ans de prison. Depuis sa libération, c’est Teyaret et ses environs que le malandrin écume, sans que la police n’ait encore pu lui mettre la main dessus. Mais, patience : tôt ou tard, il se retrouvera au cachot et pas que pour deux ans, pour sûr…

Mosy