Le problème des Nou’Zautres est que nous sommes toujours incapables d’attraper nos langues. Or la langue ça peut amener beaucoup de problèmes. On parle « dans » tout. Même dans ce qu’on ne connaît pas. Par exemple, qui est jusque dans la tête du nouveau président pour annoncer qui va-t-il nommer ou dénommer ? Qui sait qui fait quoi dans sa tête ? Une personne, c’est comme une voiture. Elle a un volant, une boîte de vitesse, automatique ou manuelle ; un chauffeur, même. Il faut attendre et voir. Pas la peine de trop parler pour ne rien dire. Et puis, à trop continuer à parler dans tout, ça peut mener tout droit en prison. Les anciens disent toujours qu’il faut mordre sa langue. D’autres, plus anciens, qu’il faut la remuer sept fois dans sa bouche avant de parler. Moi, je propose de faire les deux. C'est-à-dire la mordre, la remuer sept fois dans la bouche et ne pas parler. C’est comme ça. Il faut être démocrate : un président sort, un président entre. Attendons donc qu’ils aient passé les portes. Sinon, ça peut fâcher et ce ne sera pas bon. Un tel PM, un tel Poutine, un tel Medvedev…C’est quoi, ça ? Taisez-vous. Croisez les bras. Regardez devant vous. Ne soyez pas comme le loup qui précède le troupeau à l’étable. Ould ceci va aller ici, Ould cela va aller là. En tout cas, le principe, chez les professionnels des jeux reste de ne pas changer une équipe qui gagne. Ce qui veut dire qu’on ne garde pas une équipe qui perd. L’essentiel est de ne pas dire n’importe quoi. Comme il m’a fait « tomber », je l’ai fait « tomber » ou, si tu manges ce riz avarié, je te libère ou encore, j’ai « planté mon genou » : « celui qui vous a fait manger de la faim et rassurer de la peur » ; voire « la tête, c’est pour les autres gens ». Tout ça est derrière nous, avec la décennie qui finit. A partir de désormais, il faut bien se gratter la tête, avant de dire n’importe quoi. Alors, monsieur le Président élu, un homme averti en vaut deux. Des gens sont fâchés depuis le départ, disons depuis le sept Août 2008. D’autres se sont fâchés en cours de route. Au début des années 2010/2011. Tellement fâchés qu’ils ont même quitté le pays. Il y en a de très fâchés mais qui jouent le jeu, en faisant semblant de ne l’être pas du tout. Certains le sont depuis le trois Mai 2016, juste après le discours de Néma. La peau de ceux qui ne se fâchent jamais est d’un fer original, ils ont les vertus d’une huile qui ne gèle jamais. Quant à ceux en instance de se fâcher, il faudra bien qu’ils aillent jusqu’au bout. Ils ne se fâcheront que le deux Août, aux environs de midi, juste après s’être assurés que tu es bien venu au pouvoir. Ils sont plus vigilants qu’un « Ar » (phacochère), un animal de chez nous, connu pour certaines vertus, comme le courage et la gloutonnerie, entre autres. Entre nous et les animaux, c’est une longue histoire. Revisitez donc notre legs populaire : le machiavélisme de certains de nos hommes politiques ; la couardise des uns ; l’incohérence des autres ; la stupidité, l’hypocrisie, l’inconsistance ; l’infidélité en amitié et dans les engagements ; l’insatiabilité et l’intelligence…. Les petits animaux se jouent des grands. Les faibles des plus forts. Un peu comme chez les hommes. Nos hommes politiques, surtout : il y en a comme l’autruche… et sa politique. D’autres comme le lapin, le lion, le baudet, l’antilope, la tortue, la grenouille, le mouton, la mouche, le renard, le caméléon, l’hirondelle ou l’éléphant…Parfois le dindon…de la farce, ou le tigre… de papier. Mais il y en a qui demeurent toujours des phacochères. Salut.
Sneiba El Kory