Il faut bien que les choses finissent. Il le faut bien. De gré ou de force. La loi est faite ainsi. Bon Dieu de bonsoir ! Mais les gens qui composent la Commission Electorale Nationale Indépendante ne sont pas des étrangers. Ni des Coréens ni des Kenyans ni des Pygmées. Ce sont des Mauritaniens d’un peu partout. D’ici, de là-bas et, même, de très loin de là-bas. C'est-à-dire, de l’autre côté. Le président, le vice-président, le secrétaire général, le comité des sages... Mais que veut le peuple ? Que veut l’opposition ? Après la proclamation solennelle des résultats et les aveux, à peine voilés, de leur chef de ce qu’ils ne sont ni des infaillibles, ni des anges ; qu’ils mangent, boivent, écoutent et… exécutent. Et puis, le partage n’a pas été si mauvais que certains le disent. C’est du 52 contre 48. Presque cinquante/cinquante. Et puis, il faut bien que les choses finissent. Pour être un bon gagnant, il faut d’abord commencer par être un bon perdant. C’est un principe fondateur. C’est comme ça : les jours, on les « culbute » entre les gens. Les amis d’hier peuvent devenir les ennemis de demain. C’est comme ça. Tout ça pour dire qu’aujourd’hui que le thé est versé, il faut le boire. Attendre et voir. Les gens de la CENI sont exactement comme les gens du Conseil constitutionnel. Aucun ne tombe du ciel. Un ancien ministre de la Défense, très grand commis de l’Etat, grand ami de la Rectification ; une ancienne institutrice devenue ministre… Ce n’est pas que je remette en cause le principe selon lequel la fonction supprime le grade – Ha, qu’Allah m’en garde ! – mais juste pour rappeler qu’à l’instar de leurs amis de la commission d’arbitrage, les juges électoraux sont des « gens des tentes ». Pas plus des Chinois que des Mossi ou Bozou. Et vous savez très bien, candidats malheureux et compagnie, que ni les premiers ni les derniers n’ont ni peur ni envie. Donc, tout ça, comme nous avons dit, c’est pour que les choses avancent. Maintenant que les choses ont fini de finir, l’opposition, c'est-à-dire la presque moitié des Mauritaniens de Mauritanie et d’ailleurs, doivent « toucher leur oreille la plus proche ». Un fou de chez nous avait une bonne expression pour dire que c’est ou ceci ou cela. « Ou c’est dedans ou c’est dehors », disait-il. En fait, il ne savait pas si bien dire. En réalité, il n’ya que ça. Qui n’est pas dedans est dehors. Et vice-versa. Evidemment. Aucune chance pour les « avec nous et avec eux ». Pour les « mange ici et mange là-bas ». Alors, suivant notre raisonnement…de fou : l’opposition doit faire le choix d’être dedans ou dehors. Un peu ici, pour voir comment ça va démarrer au départ. Puis refaire ensuite le choix de rester dedans ou de sortir...dehors. Mais juste à la limite. Pas ce dehors des mains invisibles étrangères qui complotent contre la stabilité nationale et qui manipulent les gens du cinquième et du sixième, pour promouvoir la déstabilisation du régime. Pas le dehors des ennemis de la Nation, issus de mouvements, partis politiques ou journalistes, bras de cette conspiration contre les intérêts suprêmes de la Nation. Paix à l’âme de Grab I et Grab II ! Quand le Bureau des Etudes et de la Documentation (BED), les deuxièmes bureaux, au sens militaire du terme, et la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN) œuvrent ensemble à détourner les consciences et faire diversion, ça donne juste ça : incarcérations injustifiées d’innocents, interpellation intempestive de journalistes, acharnement, instauration de la psychose et déclaration à l’emporte-pièces de quelqu’un comme le gardien remplaçant porte-parole du gouvernement, nouvelle version genre : la sécurité du pays passe avant tout, bien devant les libertés fondamentales, les droits de l’homme, la démocratie, la bonne gouvernance, le bon sens, la logique…Les Mourabitounes sont retournés à Nouakchott, après avoir déjoué beaucoup de pronostics. Les têtes relativement hautes. Heureusement pas les pieds devant. Une autre, peut-être dernière, réalisation du Président. Le Qatar, Al Jazeera et Beinsport, ok : « le pied est dans la terre, tout comme le serpent », celui qui l’a posé ne doit pas l’oublier. Salut.
Sneiba El Kory