Tout ce qui atteint la limite finit. Et tout jet (de pierre ou de bâton), quoiqu’il atteigne dans le ciel, retombera sur terre. C’est toujours comme ça. C’est inévitable. C’est la vie. Tu sais, qui pouvait imaginer des gens comme qui tu sais partir, comme ça, de cette vieille opposition où ils ont tout vu, de la cravache à la fraude, de la privation à la prison. Les gens de chez nous te disent qu’il a jeûné puis coupé d’un criquet. Espérons que ça ne soit pas comme cela. Maintenant que tout se recompose, les portes sont très grandement ouvertes. Sur tout. En réalité, un parti politique, dans un pays comme le nôtre, ce n’est pas quelque chose de plus grand que ça. Généralement, ça commence très gros, comme ça. Puis ça diminue et se rétrécit, comme peau de chagrin. Et quand ça commence à prendre l’eau, les gens sautent. Le capitaine en premier. Ou ça éclate en plusieurs petits « partillons », aux soubassements ordinairement peu consistants, qui gravitent autour de symboles d’on ne sait trop quoi, certains majestueusement enturbannés, d’autres marchant, nonchalamment, en babouches de marabout, et d’autres encore, avec lesquels il « n’y a pas de dialogue » et d’autres ; enfin, fermement accrochés à de vieilles thèses complètement révolues et moisies, plus du tout dans l’air des temps. Il n’y a rien qui ne finit pas. Regardez autour de nous, « lancez votre œil » vers le Soudan ou l’Algérie. Maintenant. Tout y est parti : Oumar El Béchir, son bâton, son turban et ses pas de danse esquissés à tout va. Même chez nous, on sent que ça va. Doucement. C’est vrai que l’homme va, les réalisations restent. Tout un programme : Festival des villes anciennes, nouvel/ancien aéroport de Nouakchott, infrastructures, Mohamed ould Cheikh Mohamed Ahmed… qui dit mieux ? Ah, j’allais oublier quelque chose qui n’a rien à voir avec la politique, mais c’en n’est tout de même pas très loin. Oh, mes frères, voilà bien une chose qui risque de nous « faire cogner » les uns contre les autres. Ces vocaux qui, chaque jour qu’Allah fait, nous envahissent, de n’importe quoi. Parfois, c’est l’argent. Parfois, c’est quelqu’un qui raconte sa vie. Privée. Intime même. Parfois, ce sont des rendez-vous en direct. Qu’Allah brûle le père de Whatsapp et de ses inventeurs, brûle les petites oreilles de leurs pères, mères et tribus ! Ces vocaux nous ont éhontés devant le monde entier. Les coureurs de jupons sont démasqués. Les Casanova et les Zir Salem aussi. Bon, il faut dire que c’est un peu normal, quand même. Certains sont tués par leur langue. D’autres par leurs pieds. Sinon par leurs mains ou leur tête. Alors, il faut bien que certains autres soient tués par autre chose. Moi, je propose de castrer tous les présidents et les candidats. Comme ça, ils n’auront que le temps de la précampagne, de la campagne ou des affaires publiques, une fois élus. Les « fuiteurs » de vocaux fuitent tout. Affaires d’argent, de sexe, de femmes, de soutien-gorge, de vacances probables à Néma chez grand-mère, de stratégies pour sortir faire un tour quelque part, dans une maison abandonnée et revenir à la maison, comme si de rien n’était. Pauvre Mauritanie ! Allah yeltev ! Les affaires, chez nous, ne font peur à personne. Scandale ou pas scandale, no problem ! Pour moins que l’usage d’un hélicoptère militaire, par un candidat en précampagne, cela allait éclabousser, ailleurs. Des hélicoptères, elle en a combien, notre armée ? Et combien de généraux potentiellement présidentiables ? Le candidat de la majorité a dit une bonne chose à ses soutiens : il faut respecter tous les autres candidats. Moi, j’ai envie de lui dire, à lui, à son alter ego, au ministre porte-parole du gouvernement, aux militaires, aux hommes d’affaires, aux initiateurs des initiatives, aux députés, aux maires, aux présidents des conseils régionaux, aux journalistes, aux organisations de la Société civile, aux chroniqueurs et autres prédateurs, aux footballeurs, aux arbitres et tutti quanti : il faut respecter le peuple. Tout simplement. Salut.
Sneiba El Kory