Les déclarations de candidature se suivent et se ressemblent. D’abord celle du général Ould Ghazwani. Stade de la capitale, versets coraniques, normal : nous sommes, quand même, une république islamique. Puis la mobilisation d’une maman assise, majestueusement, à la tribune. Entourée, de part et d’autre, de beaucoup de symboles de ce pouvoir crépusculaire. Puis l’évocation d’une certaine éducation. Pour dire quoi ? Surtout que chacun a été éduqué en rapport avec son milieu. Cela lui servira certainement à quelque chose. Et puis, dans la vie, il y a les choses impromptues auxquelles rien ne prédestinait. La preuve, il suffit juste d’un concours de circonstances. Ce que n’importe quel candidat à n’importe quoi dira n’est pas important. Ce qui vaut, c’est ce qui viendra, après, quand il sera là. Ce qui vaut, c’est ce qu’il était avant, quand il n’était pas encore là. Les déclarations d’intention et les vœux pieux ? Bon, ça, en tout cas, jusque-là, c’est la continuité. Les initiatives tombent de toutes parts. C’en est des rafales : Les dockers, les gros porteurs, les chars de combat, les tirailleurs, les anciens de ceci et les anciens de cela. Les tombés du ciel et les tombés de la terre. Les repris de justice, les récidivistes. Les marins, les sous-marins, les souterrains, les tout-terrain. Initiatives de soutien au candidat du consensus national. Pour la préservation des acquis nationaux. Puis il y a eu Birame Dah Abeid. Ancienne maison des jeunes. Quelques gens de l’opposition. Des milliers de personnes. Tout un programme. Les Mauritaniens n’auront que l’embarras du choix. Continuer, virer à gauche ou à droite ; ou, même, vraiment foncer. Rec, tout droit, on ne sait où ! Les gens écoutent tout le monde. Les gens regardent tout le monde. Le gouvernement est ici. Les oppositions sont là-bas. La Commission électorale nationale indépendante a le cœur refroidi, puisque les autorités ont déclaré qu’elles ne toucheront pas au moindre de ses cheveux. C’est normal, on ne change pas une équipe qui gagne ou… qui fait gagner. C’est pareil. La tête est ta tête, Ould Bellal : si tu veux, rase-la ou laisse-la, chevelure abondante. Surtout qu’abondance de disfonctionnements ne nuit pas. Du moins chez nous. Puis il y a eu Ould Boubacar. Un homme bilingue. C'est-à-dire à cheval sur plusieurs époques. Maouiste. Céemjidiste. Hachecéiste. Aziziste. Ghazwaniste. Péerdéiste qui est le fils du Pépéemiste et ancêtre des Adilistes, des Upéristes et de ce qui viendra, juste après l’élection de 2019. Alors finalement, c’est vraiment une belle occasion de rencontres, entre beaucoup de monde. Des anciens, des jeunes, des moins jeunes, des fossiles, des clairs, des moins clairs, des ténébreux, des immortels qui sont là depuis « il était une fois », il y a très longtemps, vers la naissance de l’État en 1958. Des personnes dont les têtes sont complètement « cassées » mais qui sont encore là, tout de même. Donc, celui-là connaît bien les choses et les choses le connaissent bien. Or, nous savons, par notre religion bénie, que ceux qui connaissent ne sont pas comme ceux qui ne connaissent pas. Exactement comme c’est venu dans le sujet « connaître ou ne pas connaître ». J’ai vu, de me propres yeux, le Président qui en a encore pour quelques mois, à l’avant du nouvel Embraer 157 que la Mauritania Airways vient d’acheter. Le pilote lui disait quelque chose que personne n’a entendu. Certainement que le nouvel avion vient du Brésil et que sa capacité est de soixante-quatorze places dont cinquante assises et vingt-quatre « deboutes » et que, sur ses côtés, il y a l’emblème de la société et le drapeau national et qu’il va desservir Dakar, Casa, Las Palmas, Bamako, Conakry et que ça va, ça ça. Qu’avec six appareils dont deux Embraers 157 : un est là, l’autre en route ; notre flotte est une des meilleures d’Afrique, voire du Monde et que les Emirats, la Turquie, les Etats-Unis n’ont qu’à savoir à quoi s’en tenir. Attention, pilote, on ne bourre pas un président comme on ne l’accuse pas sans preuve ! Sinon, bonjour la prison, à côté des deux bloggeurs et leurs deux milliards ‘’fictifs’’ ! Salut.
Sneiba El Kory