La femme mauritanienne s’est toujours exprimée quand il est question de développement. Sa présence est effective, surtout depuis l’avènement du multipartisme. Elle participe à la chose politique et ne cesse de démontrer ce dont elle est capable. Nombreuses sont donc celles qui participent activement au développement politico-économique et social du pays. Les Guidimakhanké en sont un exemple. Et parmi celles qui se sont distinguées, par leur courage et engagement en politique, figure, incontestablement en bonne place, l’ancienne maire de Gouraye. Alors, pourquoi Diarra Diabira est-elle si peu récompensée ?
Du PRDS à l’UPR, toujours en campagne pour le pouvoir
Au Guidimakha, sa région d’origine, les témoignages retiennent que cette dame a toujours voulu faire entendre sa parole. Au nom du PRDS, la formation politique aux commandes du pays jusqu’en 2005, elle battit campagne en nombre de lieux. En 2007, suite aux fonctions de son époux ministre de l’Equipement et des transports puis de la Justice, elle lutte pour le candidat des militaires et sillonne le Guidimakha, de long en large. Enseignante de formation, elle devient la première et unique femme maire au Guidimakha, jouissant d’une réputation honorable dans sa commune et en plusieurs localités du département de Khabou. Diarra Diabira est écoutée et parvient à mobiliser autour d’elle. Avec son clan politique, la militante pour le développement a défendu, à plusieurs reprises, le mouvement de rectification engagée, par les militaires, en 2009. Inlassablement, elle a mobilisé, pour la réussite des réunions et meetings de sensibilisation organisés, à l’époque, par le colonel Hanana, à Sélibaby et à l’intérieur de la région.
Réputation renforcée après son départ de la commune
Non récompensée de ses efforts, madame Diabira reste cependant haut placée, dans l’estime des populations de sa commune et d’ailleurs. En 2013, alors que sa tendance préfère soutenir la candidature de l’actuel maire de la commune de Gouraye contre elle, elle monte alors sa propre tendance et se retrouve, choisie par les instances dirigeantes pour défendre l’UPR, avec quatorze conseillers sur un total de dix-neuf. Remplacée, depuis, à la tête de la municipalité de Gouraye, par une autre femme qui s’est présentée sous les couleurs de l’UDP, Diarra n’en est pas moins restée la femme soninké la plus engagée, localement, en politique, continuant à se battre aux côtés des populations qui font, d’elle, un leader incontournable. Mais c’est surtout lors des visites du président de la République à Gouraye que la politicienne a forgé sa réputation. Elle a ainsi vivement contribué à l’accueil de la délégation présidentielle, s’occupant de son confort à Gouraye, Diaguily et autres localités. Elle parvient à lui faire visiter le périmètre Kollé Moukké, cause, on s’en souvient, de « l’excommunication » de son époux. La « petite institutrice originaire de Diaguily », comme elle se plaît elle-même à se définir, a su se construire jusqu’à devenir la « lionne du Guidimakha », une figure prête à rentrer dans les rangs des femmes engagées à construire la Mauritanie. Après avoir exercé la fonction de maire de Gouraye, elle s’implique plus encore dansle parti au pouvoir. Tête de liste du parti Vadila, candidate au Conseil régional, lors des dernières élections, elle est, depuis, retournée à l’UPR, permettant à cette formation politique de se retrouver avec trois maires sur quatre et deux députés, dans le département de Khabou. La deuxième fille d’un ancien chef d’arrondissement a tout pour redorer le blason du parti au pouvoir et redonner espoir à la population. Diarra donne, partout, l’image d’une femme de valeurs. Regard ardent et verve ambitieuse, elle s’affirme toujours au plus près du peuple et des siens. Avec un seul credo : réunir un maximum de personnes autour du programme politique des gouvernants qu’elle admire. Ambitieuse, soutenue par un mari et quelques proches fidèles, elle a passé des mois entiers à mobiliser le Guidimakha, sans en être récompensée. Après tant d’efforts à rassembler toute une population derrière elle, à se déplacer partout, à chercher– et trouver – les moyens de faire gagner les formations politiques qui se sont succédé aux commandes, depuis l’avènement de la démocratie en Mauritanie, disons-le bien haut et clair : oui, madame Diarra Diabira, femme guidimakhanké d’excellence, doit être récompensée à la hauteur de ses actions.
Amadou Bocar Ba/Gaynaako
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Sélibaby : Meurtre et règlements de comptes
A l’instar des autres régions du pays, le Guidimakha vit un accroissement inédit de la criminalité. Sélibaby, la capitale régionale du Guidimakha, a ainsi déploré, dans la nuit du vendredi 22 Février, le meurtre d’un jeune de 17 ans. Le drame s’est produit, vers 21 heures, au quartier Ferlo, non loin d’une maison très fréquentée par des jeunes adonnés à la consommation de stupéfiants et autres produits prohibés. L’auteur présumé du crime, un adolescent, et le responsable de ladite résidence, où a été saisie une importante quantité de drogue, ont été arrêtés par la police. Une source proche du dossier ajoute qu’un groupe de jeunes soupçonnés d’être variablement impliqués en cette affaire est activement recherché par la police.
Autre fait divers dramatique, au marché de la ville, dans la matinée du samedi 23 Février, théâtre d’un règlement de comptes entre deux villageois. Bilan : un blessé grave, transporté aux urgences du centre hospitalier. L’auteur des coups et blessures aurait été arrêté par la gendarmerie d’Ould Yengé.
Amadou Bocar Ba/Gaynaako
cp/Guidimakha