Le Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD-opposition), déplore le marasme dans lequel se débat le secteur de la pêche en Mauritanie depuis plusieurs années, avec une dégradation toute particulière sous le régime du président Mohamed Ould Abdel Aziz, dans une déclaration rendue publique mardi soir.
« Ce cordon ombilical de l’économie nationale, pourvoyeurs de plusieurs milliers d’emplois formels et informels, connait des crises multiples », écrit le principal parti d'opposition.
Une réalité illustrée par le problème des captures au niveau des pêcheries « qui a atteint son paroxysme au premier semestre de l’année 2014, le manque de performances dans la classification des produits, et surtout la mévente de produits traités qui a handicapé l’ensemble des activités dans la ville de Nouadhibou ».
La pêche est un secteur essentiel dans la vie à Nouadhibou, cité portuaire du Nord et capitale économique de la Mauritanie.
Le RFD illustre ses allégations par les performances de la Société Mauritanienne de Commercialisation de Poisson (SMCP) « seule habilitée à vendre les produits de la pêche, dont le chiffre d’affaires est passé de 345 millions de dollars us en 2012, à 231 millions de dollars us au 31 décembre 2013, soit une baisse brutale de 28,5%.
Alors qu’au même moment, les quantités exportées, toutes espèces confondues, ont progressé de 20% ».
La déclaration dénonce également le cas « de la très controversée société chinoise, Poly- Hongdong, qui jouit de toutes les facilités et passe-droits gracieusement offerts par le régime, et exerce une concurrence déloyale en abusant d’une position de privilège pour s’accaparer des meilleurs produits à des prix hors de portée des opérateurs nationaux, qui sont obligés quant à eux de passer par le biais de la SMCP, en s’acquittant de taxes et redevances à hauteur de 7%, ceci en violation flagrante des accords qui la lient à l’Etat ».
La pêche représente 50% des recettes d’exportation et contribue pour 20% au budget de l’Etat en Mauritanie.
Il y a quelques semaines, un ancien fonctionnaire devenu conservateur de bibliothèque, Ahmed Mahmoud ould Mohamed, dit Gmal, publiait sur Facebook un post au titre évocateur : « La mémoire en décharge : quand les archives nationales finissent dans les ruelles de Nouakchott ».