Depuis 2007, la Société Dragui-Transports, du Groupe Pizzorno-Environnement, prenait en charge les services de propreté et d'exploitation du centre d'enfouissement technique de la ville de Nouakchott, pour un montant annuel de 2'610'607'331 UM TTC (soit 220 millions d'UM par mois, en moyenne) sur une durée de dix ans. Suite à divers manquements contractuels, comme la mise à disposition d'une ligne de crédit budgétaire correspondante aux montants des marchés, le non-paiement de la révision des prix et des intérêts moratoires, la multitude de procès en justice sans fondement, qui ont paralysé l'entreprise et conduit à d'énormes difficultés énormes dans le fonctionnement de sa mission de délégation du service public, la société s'est vu contrainte d'observer, en mai 2014, un arrêt provisoire d'une semaine. Il fallait trouver, impérativement disait-elle, une solution lui permettant de renouveler son parc automobile, racheter du matériel, et construire de nouveaux casiers pour le stockage des déchets, au centre d'enfouissement. La CUN préféra mettre fin à la mission de Dragui et prendre en régie les prestations de nettoyage de la capitale.
Après quatre mois d'exercice, où en est-on ?
Sur le plan technique, le niveau de service, sur les principaux axes et dans la moughataa de Tevragh Zeïna est satisfaisant. Partout, ailleurs, c'est l'enfer des ordures. Au centre d'enfouissement, l'anarchie la plus complète. " Les déchets sont versés n'importe comment ", se désolent les habitants de Teverit. Rappelons, ici, que Dragui-Transports construisait des casiers profonds de trois mètres, tapissés de bentonite pour garantir leur étanchéité et palier à tout risque de contamination de la nappe souterraine susceptible de provoquer une épidémie à Nouakchott.
Sur le plan financier, la communauté urbaine a mis en place trente-cinq contrats de location de matériel, pour un montant total de 557 685 400 UM par mois. Comparé au prix de Dragui-Transports et en s'en tenant à la seule moyenne des trois premiers mois de 2014 - 307 228 417,65 UM par mois - le nouveau système serait plus cher de 25% même avec l'application de la révision des prix demandé par Dragui-Transports qui allait faire monter la facture à un peu plus de 414 millions de nos ouguiyas.
Jusqu'à quand va-t-on continuer à puiser dans les finances publiques parce que, sur un simple coup de tête, ''on'' a décidé de se passer des services d'une société pourtant spécialisée dans le domaine ?
Ben Abdella