La première dizaine de ce mois d’octobre a été marquée d’évènements nationaux ayant fait couler du sang dans les rangs des militants du mouvement abolitionniste IRA, beaucoup d’encre et encore beaucoup plus de salives au niveau de l’opinion. Ces évènements, jusqu’à présent, pris à la légère par les pouvoirs publics mauritaniens, risquent de tourner en tragédie dont seul, et seulement seul, le régime en place endosse l’entière responsabilité.
Au stade où nous sommes, notre conscience, notre amour pour la patrie, pour la justice, pour l’égalité et pour la liberté, nous interpellent avec insistance ; nous nous reprochons notre mutisme complice devant les violations flagrantes des lois qui régissent notre existence ; devant la privation arbitraire de liberté imposée au parlementaire et leader des droits de l’homme, le Président Biram Dah Abeid, aux sénateurs, aux journalistes et aux syndicalistes dont les passeports continuent toujours à être confisqués ; devant les provocations adressées aux formations politiques et organisations de la société civile ; devant les impopulaires décisions prises ; devant la sauvagerie et l’aveuglement avec lesquels les forces de l’ordre répriment les populations qui réclament leurs droits légitimes d’une manière pacifique pour ne citer que ce peu de maux parmi de multiples autres,
Mauritaniennes et Mauritaniens, l’heure est au réveil. Nous devons tous nous dresser comme un seul homme pour barrer la route aux fuites en avant ; aux fossoyeurs de la République. Nous devons taire certaines de nos contradictions en faveur de la construction d’une Nouvelle Mauritanie réconciliée avec elle-même, une Mauritanie des libertés collectives et individuelles ; une Mauritanie égalitaire, juste, respectueuse des ses engagements vis-à-vis de la communauté internationale, une Mauritanie où il est bon de vivre. Pour ce faire, nous devons en priorité:
a) Exiger le respect scrupuleux de notre loi fondamentale, je veux parler de la Constitution,
b) dénoncer avec la plus grande énergie et parmi d’autres, le tripotage de la
Constitution en vue d’un troisième mandat ou de conserver la main mise de l’armée sur l’exercice du pouvoir,
c) exiger la libération sans conditions du parlementaire Biram Dah Abeid, leader des droits humains,
d) exiger qu’il soit mis fin à la limitation de liberté des Sénateurs, des journalistes et des syndicalistes,
e) exiger qu’il soit mis fin à la répression sauvage et aveugle, au terrorisme auxquels s’exposent chaque fois les citoyens qui demandant leurs droits garantis par la loi,
f) dénoncer fermement le clientélisme et le manque du respect pour le bien public.
g) Exiger une gestion plus transparente des ressources nationales et leur répartition équitable.
Nouakchott le 13/10/2018
Oumar Yali, ancien ministre, président de la commission politique du parti Sawab