Réunion ministérielles du G5 Sahel à Nouakchott: « L’agriculture, l’élevage, et la pêche prennent la part du lion dans la création et la distribution de richesses au Sahel » déclare Ibrahima Thiaw, conseiller spécial du secrétaire général des Nations U

3 October, 2018 - 13:31

L’ancien  Palais des congrès de Nouakchott a abrité ce mardi 2 octobre, la réunion des  ministres du développement 'économique, de l’agriculture, de l'élevage et des pêches  du G5 Sahel. L’objectif était de procéder à la restitution de l’étude diagnostique des potentialités agricoles, animalières et halieutiques des pays membres, à savoir, la Mauritanie, le Mali, le Niger, le Tchad et le Burkina Faso. Cette étude avait été recommandée, par les chefs d’Etat membres, lors de leur réunion à Bamako, en  février  2017. Les États membres du G5 Sahel et leurs partenaires se sont rendus à l’évidence que le volet sécuritaire seul  ne permet pas d’éradiquer le terrorisme  jihadiste qui gangrène la région.

 Appuyée par la BAEDA et l’OADA, elle a pour objectif de préparer un projet de promotion des produits nationaux pour renforcer la sécurité alimentaire et l’intégration régionale.

Dans son discours d’ouverture, le secrétaire conseiller Spécial du Secrétaire général des Nations Unies chargé du Sahel,  M. Ibrahima Thiaw a déclaré que « l’agriculture, l’élevage, et la pêche prennent la part du loin dans la création  et la distribution de richesses au Sahel », une région traversée par trois crises. Une crise humanitaire, une crise sécuritaire et une crise écologique, exacerbée par les changements climatiques.  M. Thiaw a rappelé que c’est dans cette optique que   le secrétaire général des Nations Unies avait publié, en juin dernier,  le plan de soutien de l’ONU pour le Sahel  lequel plan s’articule autour de six axes prioritaires. En même temps, l’ONU a  identifié des opportunités importantes  pouvant rendre le Sahel  plus prospère. Les ressources naturelles, les stocks halieutiques, les énergies renouvelables, la jeunesse, la culture et le tourisme sont autant de facteurs de croissance potentielle.

  M. Thiaw s’est beaucoup appesanti sur  l’urgence, voire  l’impératif de transformer le secteur primaire  qui  implique  d’intégrer davantage l’énergie renouvelable. Au Sahel  et au Sahara, a-t-il souligné, le soleil et le vent, jadis considérés comme des « intempéries », voire de nuisance   constituent désormais des atouts  économiques  incontestables. Ils permettent de créer des chaines de valeurs, de réduire les énormes pertes  après récoltes, de débarquer  des  produits de pêche sur place, de les traiter et de les  transformer  avant exportation. Mais pour  bien valoriser l’agriculture au Sahel, il est impératif de réduire les tensions entre pasteurs et agriculteurs et surtout éviter  de les rendre interethniques voire interreligieux.

Pour sa part, le président de la Chambre de commerce, d’industrie  et  d’agriculture de Mauritanie (CCIAM), M. Ahmed Baba Eleya, président de l’Union des Chambres de commerce et d’industrie des pays du G5 Sahel  a estimé  que l’initiative d’un G5 Sahel économique est plus que nécessaire pour renforcer les approches  sécuritaires, notamment dans sa dimension stratégique qui vise à lutter contre la pauvreté,  source de terrorisme, d’immigration illégale, de trafic d’armes et d’être humains qui ont envahi la région. Ould Eleya  saisi l’occasion de la réunion de Nouakchott  pour exprimer  la volonté de l’Union des Chambres de Commerce du G5 Sahel à accompagner les autorités du G5 Sahel  dans la construction d’un partenariat Public-Privé  efficace et dynamique.

Auparavant, le  ministre de l’économie et des finances, Moctar Ould Diay avait  rappelé les raisons qui  avaient  conduit  les chefs d’état du G5 Sahel à commanditer cette étude diagnostique et les opportunités qu’elle peut apporter aux Sahéliens  grâce à la promotion de leurs  immenses potentialités. Pour sa part, le directeur général de la BAD, Sidi Ould Tah a exprimé la disponibilité de son institution à accompagner les efforts du G5 Sahel dans ses efforts de promouvoir ses potentialités.

Signalons enfin que l’étude diagnostique, objet de  la réunion de Nouakchott  révèle que le Sahel connaît une croissance démographique de 3% par an,  que la pauvreté et l’insécurité alimentaire  touchent  respectivement plus de 40%  et entre 10 et 15% de la population, selon les pays et les années, que le chômage des jeunes, âgés de 25 à à 35 ans représente 60% de la population, que moins de 21% des terres arables sont mises en valeur, chaque année, que l’exploitation du  potentiel hydrique (5000 milliards de M3) est de moins de 2%, que les céréales, le bétail, les produits halieutiques  dominent le potentiel agricole…

L’étude recommande au G5 Sahel, dans le cadre du respect de ses engagements régionaux et internationaux  à  promouvoir une zone d’échanges préférentiels avec suppression  des droits de douanes, et taxes sur  un certain nombre de produits agricoles, animaliers, halieutiques et  forestiers non ligneux