Depuis hier lundi, 16 juillet, des rumeurs persistantes font état de la volonté de la direction de l’UPR de procéder à la substitution de l’un des deux candidats déjà investi sur sa liste par l’ancien député sortant et nom reconduit, M. Bâ Bellou. Pour les prochaines élections, l’UPR a investi Dia Cheikh Oumar du village de Niabina, commune du même nom et Niang Amadou, plus connu sous le nom de Mamadou Younouss de Haimedatt, commune de M’Bagne. Une manœuvre qui avait réussi en 2013. Feu colonel Mangane qui avait été retenu sur la liste des candidats UPR à M’Bagne a été zappé quelques heures après. La commission de désignation de l’époque avait été accusée d’être à l’origine de la « manœuvre».
De sources concordantes affirment que M. Bâ Bocar Soulé, membre du conseil national de l’UPR, leader de la tendance largement majoritaire lors de la dernière opération d’adhésion à l’UPR et dont les deux candidats investis, sont proches a été prié de rentrer, dare dare, à Nouakchott où il subit, depuis hier, de fortes pressions pour faire avaler les couleuvres. Aux dernières, nouvelles, il résiste et met le parti devant ses responsabilités.
Depuis que ces rumeurs circulent, les militants de l’UPR de M’Bagne sont vent debout pour dénoncer cette «manœuvre inacceptable ». Pour un cadre du parti, l’UPR, qui avait clairement édicté les règles d’investiture puis validé ses candidatures, ne peut pas se dédire, il doit les respecter les imposer à toute monde, sauf s’il veut perdre les législatives à M’Bagne. Et un autre d’embrayer: il s’agit de faire injure aux militants de la tendance majoritaire de M’Bagne pour faire plaisir à un ancien député qui a montré qu’il est minoritaire chez lui.
Certains proches de Bocar Soulé qui n’ont pas fini de digérer le fait que sa candidature à la tête du conseil régional du Brakna a été écartée, se demandent, fâchés, pourquoi c’est seulement à M’Bagne que l’UPR se soucie d’équilibrer entre les tendances rivales, en voulant procéder à la substitution d’un candidat désigné par la base et retenu par la commission des investitures. En donnant à la vallée le poste de fédéral, on a réussi à lui retirer de présidence du conseil régional. Un coup fourré sagement orchestré. Pourquoi ne pas équilibrer à Aleg, à Maghtaa Lahjar, à Boghé, à Bababé au Gorgol où les tendances majoritaires ont fait main basse sur les postes électifs, les sections ou les sous sections ? Au Gorgol, l’UPR a commis une autre bourde, celle de ne pas considérer, dans ses choix, la composante Soninké de Kaédi. Un Rubicon que le PRDS n’avait jamais franchi.
Selon les nouvelles en provenance de M’Bagne, après avoir appris son échec à la reconduction, l’ancien député aurait convié ses proches à une réunion pour leur annoncer qu’il quittait l’UPR pour l’UDP. Les mêmes sources affirment que nombre de ses amis dont son cousin se sont faits investir sous les couleurs d’autres partis politiques.
Des nombreux domaines où l’anarchie règne en maître à Nouakchott, c’est sans conteste le foncier qui tient le haut du pavé. Tout le monde a encore en mémoire la célèbre « poche 10 », située à la jonction entre Tevragh Zeïna et Teyarett, que l’État rasa il y a quelques années.