Deux semaines sont passées sur la décision du nouveau Premier ministre de faire retourner tous les enseignants (instituteurs et professeurs) détachés ailleurs, à leur ministère d’origine qui a franchement très besoin de leurs aptitudes. En théorie, deux ministères (Culture et Communication) s’en trouveraient particulièrement affectés, puisque l’essentiel de leur personnel est constitué de fonctionnaires issus des ordres de l’enseignement fondamental et secondaire. Pour le moment, la réaction des institutions qui emploient ces enseignants reste timide. Seule la direction de la Radio a exprimé, clairement, à la quarantaine qu’elle employait qu’elle n’a plus besoin de leurs services et qu’elle prendrait les mesures nécessaires pour les régulariser, en termes de droits. Cela dit, leur départ susciterait, dit-on, une grande confusion au sein de l’institution.
A quelques deux semaines des ouvertures scolaires prévues, officiellement, le 14 octobre, les milliers d’enseignants « égarés » ne sont pas encore revenus à l’étable. Selon des sources proches du ministère de l’Education, les services des ressources humaines travaillent déjà sur les modalités d’affectation de ces « revenants ». En attendant, la question divise, les avis sont mitigés. Certains pensent que c’est une excellente décision, qui pourrait résoudre le déficit en enseignants, au niveau des deux ordres, d’autant avancent que cette décision gouvernementale ne serait, en rien, différente des précédentes et butera sur des réalités plus fortes qui décourageront ses promoteurs. Selon un cadre du ministère, « de telles décisions ne se prennent pas dans la précipitation. Leur faillite réside, justement, dans leur incohérence et leur éloignement de la réalité. La mesure n’excepte, par exemple, que les enseignants nommés par conseil des ministres. Or, il y a des ambassadeurs et des conseillers d’ambassade qui sont des enseignants et n’ont été affectés, au ministère des Affaires étrangères, que par note interne. Seront-ils renvoyés à leur ministère et réaffectés comme instituteurs et professeurs ? C’est de la démagogie et du sensationnel, ni plus ni moins. Les pressions de toutes sortes, les lobbies que cette décision dessert ne ménageront aucun effort, pour la faire échouer ».