Les populations de Nouakchott ne vivent pas que les délestages dont les conséquences sur la conservation des produits comme la viande, le poisson et les légumes peuvent être désastreuses. A ce casse-tête est venu s’ajouter le manque d’eau. Depuis 48 heures, l’eau est presque introuvable dans différents secteurs du grand quartier d’Arafat. Les robinets ne coulent avec un maigre filet que vers 2 heures du matin et pour une trentaine de minutes. Il faut veiller ou avoir un sommeil léger pour ne pas rater l’occasion de remplir les barils et autres ustensiles.
Résultat, les charretiers se bousculent devant les bassins publics et privés pour se procurer, en cette période de canicule le liquide précieux. Et comme à pareille occasion, ils ont fait valser leurs étiquettes. Ainsi, le prix de d’un fût de 200 litres est passé de 200 à 1000 Um dans certaines parties d’Arafat.
Abordé par une famille pour se procurer d’un fût, un charretier raconte : il n’y a pas d’eau, je vends mon fût à 500 Um, je vous le laisse à 400, sinon, je vais vers le secteur 5 de Mellah où je vais le vendre à 1000.» Ce père de famille qui a rapporté au reporter du Calame ce lui est arrivé, ce lundi après-midi a fini, affirme-t-il, par acheter le fût dont le contenu ne couvre même les besoins de sa famille.
Un autre père de famille, muezzin dans une mosquée raconte qu’il lui a fallu pointer à 4 h 30 mn du matin pour obtenir 1 bidon de 20 litres et demie. Insignifiant pour lui parce que sa famille utilise 400 litres par jour.
Comme donc la SOMELEC, la SNDE peine, malgré Aftout Sahli à répondre à la demande en eau de la capitale. Pourtant, elle ne vend pas l’eau au voisin sénégalais ou malien.
Il y a quelques semaines, un ancien fonctionnaire devenu conservateur de bibliothèque, Ahmed Mahmoud ould Mohamed, dit Gmal, publiait sur Facebook un post au titre évocateur : « La mémoire en décharge : quand les archives nationales finissent dans les ruelles de Nouakchott ».