Assemblée Nationale: Nos ânons verts

2 June, 2018 - 17:55

Il ya quelques mois au Burkina Faso, les députés ont voté une loi demandant la diminution de leurs salaires et indemnités. Les parlementaires Burkinabés voudraient que cet argent soit reversé au trésor public pour aider à la mise en œuvre d’actions de développement qui profiteraient à tout le peuple.  Il ya deux jours, des jeunes Nigériens ont demandé dans un manifeste que le président Issoufou se représente à un troisième mandat que la Constitution ne lui permet pas. Aussitôt, la justice arrête les jeunes et procède à leur jugement pour appel à violation de la loi fondamentale. Les inculpés sont jetés en prison. Le 31 mai 2018, des milliers de Kenyans organisent à Nairobi une grande marche contre la gabegie et le détournement des déniers publics. En Mauritanie, c’est depuis plusieurs années que les députés réclament que leurs salaires et leurs indemnités soient augmentés. Pour cela, ils sont allés taper à toutes les portes y compris celles de la présidence et ont usé voire abusé de toutes les influences y compris celle de leur parti/Etat. Il ya quelques jours, d’éminents Oulémas ont demandé au président de se représenter illégalement à un troisième mandat appelant ouvertement celui-ci à violer les dispositions constitutionnelles qui limitent à deux les mandats présidentiels. Cela n’a ému pratiquement personne. Pas même le président qui est le garant de la constitution et qui  n’a rien dit. Ni le Conseil Constitutionnel qui est une institution de surveillance de cette constitution n’a pas non plus pipé mot. Ni le parlement. Ni la justice. Ni rien. C’est comme si de rien n’était malgré la gravité du propos. Les détournements et la gabegie ? La mode semble être leur légalisation puisque il ya plus d’un an, l’ancien colonel Ould Baya a annoncé publiquement que les 48% qui représentent des milliards qu’il prenait de la surveillance maritime sont prévus par des textes régissant ce secteur et que récemment Ould Diay justifiait à coup de décrets devant les députés la part des chefs et autres substantielles indemnités que les fonctionnaires de ses directions perçoivent. Comme quoi ni les députés Burkinabés, ni les juges nigériens ni les citoyens Kenyans ne sont nos ânons verts.