La faible pluviométrie menace dangereusement le cheptel et les activités pastorales et d'élevage en Mauritanie. Samedi dernier, le Secrétaire général du Regroupement national des associations pastorales en Mauritanie, Enne Salem ould Ahmed HadjA, a déclaré que le cheptel se trouvait dans une «situation de catastrophe» en raison de la sécheresse et de l'absence des pluies dans certaines régions du pays.
Le cheptel mauritanien est aujourd'hui fortement menacé par la faible pluviométrie. S'exprimant samedi dernier à l'occasion d'un colloque sous le thème «Le consommateur face à la cherté et à la sécheresse : quels scenariî et quelles solutions ?», le Secrétaire général du Regroupement national des associations pastorales en Mauritanie (RNAP), Enne Salem ould Ahmed Hadj, a tiré la sonnette d'alarme sur la situation du cheptel dans le pays, en la désignant de «catastrophique». «Ce cheptel risque de subir une catastrophe si des précipitations pluviométriques ne sont pas enregistrées rapidement », a-t-il lancé.
Pour Enne Salem ould Ahmed Hadj, la situation devient urgente. «Ce qui rend encore la situation plus difficile, c'est le fait que l'ensemble de la région souffre de la même sécheresse, y compris les zones qui servaient généralement de refuge pour le cheptel mauritanien au Mali et au Sénégal voisins», a ajouté le responsable mauritanien.
Un programme d'urgence sans résultats probants
Pour affronter cette situation qui prévaut déjà depuis un temps, les autorités mauritaniennes avaient mis sur pied un programme d'urgence prévoyant de rendre disponibles 150 000 tonnes d'aliments de bétail. «Mais seules 26 000 tonnes ont été distribuées jusqu'à présent, avec le forage de 14 puits artésiens», a révélé Enne Salem ould Ahmed Hadj.
Estime que les associations membres de son organisation ont été exclues des commissions chargées de la distribution, ce dernier pense qu'il s'agit d'une solution provisoire de la part du gouvernement et suggère de mettre en place un fonds d'assurance pour traiter les catastrophes de sécheresse de manière permanente au lieu «des solutions provisoires».
Ahmed Hadj a en outre critiqué le refus des autorités mauritaniennes d'appeler au secours les bailleurs de fonds, notamment le Comité inter-Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS), pour aider le pays à faire face à une situation qui risque de s'empirer.
Amateurisme et attentisme
La question de cheptel ne préoccupe pas que les associations pastorales et le gouvernement, mais également les partis de l'opposition. En début du mois, le Front national pour la démocratie et l'unité (FNDU), qui regroupe huit partis politiques de l'opposition, avait appelé les pays voisins et les organisations internationales à agir d'urgence pour sauver le cheptel mauritanien de la décimation consécutive à la sécheresse et à la disette.
Président en exercice du FNDU, Mohamed Ould Maouloud est allé plus loin en demandant au gouvernement de faire le point sur l'utilisation faite d'une enveloppe de 41 milliards d'um, annoncés par les autorités, pour contrer la sécheresse. L'homme politique a indiqué que le régime en place sera responsable de tout sinistre qui affectera le cheptel en milieu rural, l'accusant «d'attentisme et d'amateurisme» face à la situation.
«Fermer l'œil sur le milieu rural et sur ses activités économiques entraînera une crise généralisée qui atteindra la capitale, Nouakchott et les hauts responsables ... Tous les anciens chefs de l'Etat mauritaniens se sont fortement mobilisés en situation pareille», a déclaré Mohamed Ould Maouloud. Avec ses pairs, il avait appelé à agir d'urgence dans les dix jours suivants pour éviter le pire et sauver le milieu rural des calamités.
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