Au journal parlé de 21h 30, dimanche, des félicitations et des compliments ont été adressés au Gouvernement mauritanien pour sa gestion du volet ‘’ violation des droits de l’homme et discrimination raciale ‘’. Ces congratulations, semble-t-il, émanent de la Commission Africaine des Droits de l’homme et des Peuples, en conclave au Palais du Congres, Commission –invitée chez nous, pour faire diversion et mystifier davantage l’opinion africaine et occidentale.
A cette Commission, j’adresse ce message pour lui dire d’ouvrir les yeux, elle verra ce que je vois …
‘’ Ce que je vois …‘’
‘’ Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui y assistent et ne disent rien ‘’. A Einstein
Dans le contexte de notre pays, ce mal prend divers visages …
Telle cette ambivalence et complaisance apparentes à l’égard du terrorisme jihadiste dont nous sommes le terreau et un des refuges.
Tel ce projet tenace de construction, à marche forcée, d’une Mauritanie qui refuse sa diversité
Telle cette tare médiévale, anachronique et abjecte qu’est l’esclavage, toujours vivant.
Cette imposition violente d’une culture nationale sur toutes les autres, reléguées aux oubliettes.
Cette volonté pernicieuse actuelle à vouloir étouffer le génocide de 87/90 sous Ould TAYA, au risque de sacrifier toute chance de réconciliation nationale.
Ces nominations de nos conseils de ministres à caractère ethniciste et raciste.
Cette Rwandisation ouvertement déclarée et assumée de nos Forces armées et de sécurité.
Cet accaparement à outrance de tous les secteurs de l’économie par une seule frange ethnique.
Cette discrimination à ciel ouvert persistante dans nos écoles spéciales, dans notre Administration.
Cette épuration ethnique par blanchissement méthodique, appliqué, de l’Administration, aujourd’hui totalement à genoux.
Cette Université où l’extinction de la filière ‘’ français’’ est méthodiquement programmée, les Professeurs francophones négro-africains sournoisement étouffés , et la délocalisation ‘’des langues nationales ‘’ à la fac destinée, subtilement, à rayer pour de bon l’institut des langues (négro-africaines ).
Ces commissions d’enrôlement monoethniques, chargées de recenser une population pluriethnique.
Cette spoliation à vaste échelle, continue, des paysans de la vallée du fleuve.
Ces rafles quotidiennes, vexatoires, au faciès des Ouest- Africains qui, par glissement volontaire, s’abattront de plus en plus sur les Négro-africains.
Ces milices, déguisées, qui, sous l’œil bienveillant de l’Autorité administrative, s’adonnent au tir à la cible, quand le port d’arme reste de façon draconienne restreint aux autres composantes nationales,
Toutes Injustices, en somme, qui font que les Négro-africains ont cessé de croire que l’Etat mauritanien était aussi le leur…
Samba Thiam
Président des Forces Progressistes du Changement (FPC)
Nouakchott 07 Mai 2018