Lorsqu’il fut élu il ya quelques semaines à la présidence du Libéria, l’ancienne star internationale du football Georges Weah décide de diminuer son salaire et de reverser le montant au trésor public. De leur côté, les députés du Burkina Faso ont adopté il ya un mois un projet de loi demandant la diminution de leurs salaires et de leurs indemnités comme contribution au développement du pays. Ces gestes doivent être pris en exemples par d’autres responsables du continent africain qui ne pensent qu’à des manœuvres souvent dilatoires qui leur permettent d’engranger le maximum d’argent. Les présidents les plus payés au monde se trouvent en Afrique avec des salaires qui dépassent de loin ceux de leurs collègues des Amériques et de l’Europe. Ici chez nous, le salaire du président serait de 25.000 dollars par mois et celui de ses ministres varient entre cinq à deux millions d’anciennes ouguiyas. Ce qui est déjà beaucoup et repose avec acuité cette affaire de disparités salariales. Le salaire d’Emmanuel Macron ne fait que quatre fois le salaire d’un cadre Français alors que celui de notre ‘’patron’’ tout terrain représente celui de soixante cadres. Et que nos honorables députés cherchent depuis plusieurs mois à faire passer des textes augmentant leurs émoluments et leurs indemnités. Comme le disait récemment à Dakar (le 2 février) dans un discours qui fait encore sensation le président Ghanéen Nana Akufo Addo à l’occasion de la 3ème conférence de financement du Partenariat mondial pour l’éducation, l’Afrique ne devrait pas continuer à dépendre des autres pour les financements de son développement dont l’éducation pour la population la plus jeune du monde sur le continent le plus riche et dont les populations vivent les conditions les plus mauvaises. Selon Akufo, l’Afrique doit mettre fin à ce paradoxe par l’éducation. Il faudrait alors cesser de voler l’argent pour soi et s’inscrire dans une dynamique de mobilisation des fonds pour la réalisation de deux objectifs majeurs : accès à l’éducation et la qualité de l’éducation. Puisque l’argent ne compte pas pour ce qu’il est, mais pour ce qu’il vaut non pas aux individus mais aux populations.
Faites un petit tour à Nouakchott : allez de la plage des pêcheurs au Port de l’Amitié ou de cette infrastructure vers le carrefour dit Bamako ; partez d’Atak El Kheir 2 en direction de l’Est ; promenez-vous en divers quartiers de la capitale… Rassurez-vous, il ne s’agit pas de villégiature !