Corentin Martins a la peau dure. En dépit du revers de l'expédition marocaine, la FFRIM n'a pas jugé nécessaire de défenestrer, comme on l’attendait, le technicien français, préférant plutôt couper la poire en deux. Une décision surprenante qui a soulevé un concert de réprobations, acérant une critique déjà virulente. Le Comité exécutif de la FFRIM ne semble pas avoir tiré les conséquences du désastre. L’expédition marocaine a été vécue, par les supporters des Mourabitounes, comme une catastrophe nationale. Les responsabilités du sélectionneur national sont pointées du doigt. Il a manqué d’autorité et d’ambition, dévoilant, au grand jour, son visage de sélectionneur par procuration.
Tout le monde y va de son petit mot mais, parmi les propos tenus, l'un revient régulièrement : la demande de renvoi de Martins est plus que récurrente. On reproche, à la FFRIM, de garder, envers et contre tous, l’ancien meneur de l’AJ Auxerre. « S'il avait un peu de dignité, il serait parti dès la seconde défaite face au Soudan. A cause de lui, le football mauritanien est submergé de honte et de dégoût ». Incarnation de la désintégration, Martins ne peut plus paraître l’artisan du futur des Mourabitounes. Dans son costume soudainement étriqué de sélectionneur, Martins n’est pas l’homme de la reconstruction qu’on attendait. La prolongation de son contrat fut une erreur monumentale qu’on aurait dû réparer avec son limogeage. Avec Corentin, on a atteint le seuil de l’intolérable. Le laxisme s'est instauré et s’est même incrusté. C’est le sélectionneur le plus impopulaire de l’histoire du football mauritanien.
Le public sportif mauritanien va devoir déchanter et ravaler davantage sa grosse colère. Finalement, le Comité exécutif de la FFRIM va continuer à filer le parfait amour avec le technicien français. Mardi 30 Janvier, la poire a été coupée en deux, à défaut d’une séparation de corps à l’amiable. La FFRIM maintient sa confiance au français, malgré l'humiliation du CHAN et le tollé général, au reste légitime, qui s’en est suivi. Le Comité exécutif a raté une belle occasion de marquer de son empreinte cette phase cruciale du football mauritanien qui aurait dû être un tournant de son histoire et s’est révélé, au final, une épingle à cheveux vers son pire passé. Sans doute y a-t-il de « bonnes » raisons au renouvellement de la confiance envers le sélectionneur national. Le technicien français n’en endosse pas moins la responsabilité de la débâcle de l'expédition marocaine, en en payant une partie du coût : « Corentin Martins n’occupe plus le poste de sélectionneur de l’équipe nationale des locaux. », a tranché le comité exécutif, « Un appel à candidatures sera lancé, incessamment, pour le recrutement d’un entraîneur local ». La FFRIM accède ainsi à une vieille doléance de l’opinion sportive qui n’a eu de cesse de réclamer la désignation d’un technicien local à ce poste.
Martins est cependant maintenu à celui de sélectionneur national des Mourabitounes A, « par souci d’assurer la stabilité du staff technique, au moment où notre équipe nationale A fait bonne figure, dans les éliminatoires de la CAN 2019 », argumente la FFRIM. Une piste que nous avions avancée. Mais Corentin relèvera-t-il le défi du punch ? Car c’est d’en avoir manqué, lors du CHAN 2018, que l’accuse le public mauritanien, frustré par les piètres performances des Mourabitounes à cette compétition. Autre décision du Comité exécutif, la nomination du malien Baye BA, jusque-là sélectionneur des Mourabitounes juniors, au poste de sélectionneur de l’équipe nationale Espoirs (U23), « afin d’entamer la préparation de cette catégorie pour les prochaines échéances internationales en vue ».
Thiam