Lutte contre l’esclavage : Non aux faux-semblants

18 September, 2014 - 04:00

Du 14 au 15 septembre 2014, Le ministère des affaires islamiques et de l'enseignement originel a organisé une rencontre qu’il a dénommée « Forum scientifique » sur la contribution du département sur l'éradication des séquelles de l'esclavage.
Ayant appris l’organisation de cette rencontre par voie de presse alors qu’elle se trouvait à Néma dans le cadre d’une formation au profit des femmes sortant de l’esclavage, l’Organisation SOS-Esclaves tient à préciser ce qui suit :

•    Le prétendu colloque scientifique à été organisé à l’insu et sans la participation des principaux acteurs directement concernés à savoir  les représentants des victimes des pratiques esclavagistes et les organisations de défense des droits de l’homme,  notamment SOS-Esclaves qui depuis des décennies se bat pour la libération des esclaves et leur rétablissement dans la plénitude de leurs droits économiques, sociaux et politiques.
•    Comme à leur habitude, les autorités ont limité le champ dudit colloque aux seules séquelles de l’esclavage confirmant encore une fois le déni officiel de l’existence de l’esclavage en Mauritanie en dépit de la criminalisation donc de la reconnaissance des pratiques esclavagistes par la loi No 207-048 dont elles ont en charge l’application. 
•    Les conférenciers et les participants au « colloque » sont pour l’essentiel des Oulémas, Imams et responsables de Mahadras issus des couches sociales pratiquant ou ayant pratiqué l’esclavage sous diverses formes.

SOS-Esclaves tient à exprimer son indignation devant de telles approches qui prétendent éradiquer l’esclavage en excluant les victimes et les militants des droits de l’homme, car confier la lutte contre l’esclavage à ceux qui n’ont jamais démontré un engament réel à le combattre est le meilleur moyen d’enterrer ce combat.

Elle exige que cessent de telles pratiques et de tels faux semblants et demande fermement aux autorités de remplir leur mission constitutionnelle qui consiste à appliquer la loi 207-048 au lieu de tergiverser et de continuer à prendre des mesures de caractère cosmétique et dilatoire.

Elle appelle les victimes, les militants des droits de l’homme et l’ensemble du peuple mauritanien à accentuer leur pression pour que la loi soit effectivement appliquée et qu’enfin l’esclavage, les pratiques esclavagistes et toutes les injustices qui en découlent disparaissent à jamais de notre pays.

Boubacar Messaoud,

 

Président

 

 

Néma, Hodh Echarghi le 17 septembre 2014