Une délégation de trois avocats du barreau de Paris, conduite par Maître Jean-Pierre Mignard, constitués en faveur de Mohamed Ould Ghadda, de 11 autres anciens sénateurs, des syndicalistes et journalistes mauritaniens, poursuivis pour « corruption » séjourne actuellement à Nouakchott.
Accompagnée de 2 deux collègues mauritaniens, les avocats français des ex sénateurs mauritaniens ont rencontré mardi, le juge chargé de ce dossier. Ils se sont également rendus dans la prison ou est détenu à titre préventif l’ancien sénateur Mohamed Ould Ghadda, depuis le 01 septembre 2017.
Ce mardi, en compagnie de leurs confrères mauritaniens, les avocats parisiens ont rencontré le juge d’instruction du deuxième cabinet du tribunal de Nouakchott Ouest, qui mène l’enquête.
Après ces différentes rencontres, maître Mignard a déclaré: « un homme digne et résistant, qui ne veut pas d’une liberté provisoire et exige une ordonnance de non-lieu pour laver son honneur. Ce constat est valable pour tous les individus poursuivis dans le cadre de ce dossier et placés sous contrôle judiciaire : les sénateurs, les syndicalistes et les journalistes. Les hommes et femmes que nous avons rencontrés ne peuvent pas être membres d’une association de malfaiteurs. La Mauritanie et la justice du pays doivent rester sur la trajectoire d’un état de droit et mettre fin à des procédures de droit commun appliquées à des hommes politiques qui ont exercé légalement les prérogatives prévues dans le cadre de leur mandat». Ce dossier implique également le banquier Mohamed Ould Bouamatou, qui vit en exil depuis plusieurs années. Ces ex sénateurs, syndicalistes et journalistes sont poursuivis à la suite d’un vote négatif du sénat rejetant un projet de révision constitutionnelle le 17 mars 2017.
Celui-ci, qui comporte une suppression, du sénat, est passé à la faveur d’un référendum organisé le 05 août dernier et boycotté par l’opposition.
Des nombreux domaines où l’anarchie règne en maître à Nouakchott, c’est sans conteste le foncier qui tient le haut du pavé. Tout le monde a encore en mémoire la célèbre « poche 10 », située à la jonction entre Tevragh Zeïna et Teyarett, que l’État rasa il y a quelques années.