Une bande de jeunes délinquants coffrée
Tout le monde sait que la zone d’Arafat est devenue une zone à haut risque. Dans certains quartiers, on n’ose plus mettre le nez dehors, la nuit, car des bandes de malfaiteurs y font la loi dès le crépuscule achevé. Ni les patrouilles ni les sirènes de la gendarmerie n’empêchent pas rackets, vols à main armée, agressions en tous genres, désormais plaies routinières à Arafat.
Il y a quelques jours, une jeune fille manipulait son téléphone portable, assise devant la maison de ses parents. Soudain quatre « djenks » l’entourent, lui subtilisent son téléphone et s’enfuient dare-dare. Elle appelle aussitôt au secours, des jeunes du quartier se lancent à leur poursuite et finissent par arrêter celui qui tient le portable, apparemment, c’est le chef de la bande !
Papis, le petit truand, a été embarqué au commissariat de police de Tevragh Zeïna 1, et interrogé. Ses aveux vont permettre d’arrêter ses complices, cueillis, le lendemain, vers six heures du matin, à Kandahar. Les quatre suspects, tous âgés de moins de dix-huit ans, reconnaîtront avoir commis pas mal de délits, avant d’être transférés à la brigade spéciale chargé des mineurs en conflit avec la loi.
Insécurité à Toujounine
Les faubourgs-est de la ville de Nouakchott sont comptés parmi les quartiers les plus peuplés de notre capitale. Point chaud de la délinquance et du crime, Toujounine se distingue, notamment le quartier Mbeyet Achra, durement touché, dont les habitants vivent, depuis quelques mois, une véritable psychose. Des groupes de délinquants, organisés en gangs, les persécutent quotidiennement. Plusieurs jeunes filles ont été kidnappées, au vu et au su de tous, sans que personne n’ose lever le doigt.
Il y a quelques jours, une jeune fille est enlevée, vers dix-huit heures, en pleine rue. Ses ravisseurs l’embarquent, de force, à bord d’un véhicule aux verres fumés et sans plaques. Plus récemment, c’est encore en plein jour que des familles ont reçu la visite de bandits. Sous la menace de poignards, ils ont raflé bonbonnes de gaz, portables et argent. Devant ses excès impunis, des jeunes hommes de ce quartier se sont organisés et ont réussi l’exploit de mettre en fuite, il y a deux jours, plusieurs de ces malfrats surpris la main dans le sac, en les criblant de tirs croisés de pierres et objets divers. Obligés d’abandonner la partie, les bandits ont détalé pour se voir cueillis, un peu plus loin, par la police alertée. Mais ces milices populaires ont leurs limites et les habitants ne cessent de taper à toutes les portes, afin que les autorités assument, enfin, leur responsabilité et acceptent de mettre fin à cette insécurité quasi-quotidienne.
« Dhib » dans ses œuvres
Un homme de taille moyenne, barbu, vêtu d’habits pas très propres et apparemment d’âge réputé vénérable, s’approche d’un endroit retiré du marché de bétail. Aussitôt, c’est l’alerte, chez les vendeurs d’ovins, qui tirent leurs machettes et regroupent leur bétail. Le sexagénaire entame alors un repli stratégique. Le voilà à présent flânant dans une rue du quartier Neteg. Le vieil homme marche, à pas lents, vers quelques chèvres en train de brouter dans des tas d’ordures. On accourt de partout, chaque chèvre est emmenée et enfermée dans un enclos. Que se passe-t-il donc, avec cet homme qui semble, pourtant, sans problèmes ?
Il s’agit d’un tristement célèbre personnage, M. S. alias « Dhib » qui veut dire chacal, en hassaniya. On lui a donné ce sobriquet car il possède cette singulière capacité à voler, égorger et dépecer une bête, sans laisser de traces, en moins d’un quart d’heure. Il a longtemps sévi dans les marchés de bétail et autres lieux de concentration d’animaux ruminants. Voilà pourquoi se retrouve-t-il l’ennemi numéro 1 des vendeurs, propriétaires de bétail et bouchers.
Dhib a séjourné plusieurs fois en différentes prisons. Il aurait relevé un défi qu’une famille d’El Mina, un peu trop sûre d’elle, lui aurait lancé. S’il réussissait à dérober leur gros mouton de Tabaski qui se trouvait dans un enclos à l’intérieur de leur concession, celui-ci lui appartiendrait. La rumeur dit qu’il aurait réussi cet exploit, alors que tous les membres de la famille gardaient le mouton et ne se seraient aperçus de la disparition de l’animal que lorsque Dhib le leur aurait ramené.
MOSY