Il y a une trentaine d’années, des chercheurs avisés notaient les étranges manœuvres tribales autour de la privatisation des banques mauritaniennes, toutes nationalisées à l’époque. Pour dire les choses simplement, disons que l’insolvabilité des débiteurs d’une tribu auprès d’une banque déboucha, souvent, sur le rachat de celle-ci par un membre de celle-là. Le même procédé serait-il utilisé, aujourd’hui, pour non plus mettre directement la main sur une banque privée mais, plutôt, s’en assurer les bons offices ?
Il y a quelque, la Société Générale se voyait ainsi en difficultés, suite à des défauts de paiement de divers gros clients. Des manquements chiffrés en milliards de nos ouguiyettes. « On » conseille au directeur de prendre rendez-vous avec là-haut, « Tout-en-haut », comme dirait l’ami Dieudonné. Bon prince, le maître du sommet entend bien que la banqueroute d’un tel établissement serait du plus mauvais effet auprès des investisseurs étrangers. Aussi Tout-en-haut décide-t-il de déplacer, de la GBM à la SG, tous les avoirs des sociétés d’Etat. Une pierre, deux coups. La première est bien connue. Quant à la seconde, elle a divers effets. On comprend aisément, par exemple, qu’en ce début de mois de juin 2014, monsieur Biram ne puisse ouvrir, pour les besoins de sa campagne électorale, un compte à la Société si redevable du Général. Et ce ne sont pas les cousins du candidat étoilé, qui faisaient partie – par le plus grand des hasards, n’en doutons pas – du cercle privilégié des débiteurs de la SG, qui s’en plaindront, of course… On te l’a dit et répété mille fois, Biram : ce n’est pas tout de vouloir, il faut pouvoir, aussi…