Je veux oublier, mais tout me rappelle
Mon passé, comme un vaccin de rappel.
Ma couleur noire que je porte comme une cagoule
Mon enfance noire que je traine comme une boule
Mon destin noir enfoui dans une fosse commune
Mes idées noires qui n’ont pas valeur d’une prune
Je veux oublier, mais tout me rappelle
Mon passé, comme un vaccin de rappel.
Les noirs qui sont aux dépotoirs, derrière les vides comptoirs
Aux abords des trottoirs, sur les docks des ports et des abattoirs
Qui transpirent une sueur noire qui arrose le terreau noir
Qui complètent les décors lugubres des faubourgs noirs
Je veux oublier mais tout me rappelle
Les fouets de domination
Je veux oublier mais tout me rappelle
Les insultes et les privations
Je veux oublier mais tout me rappelle
Les supplices, les vices et les sévices
Je veux oublier mais tout me rappelle
Les négriers et nègres de service.
Je veux oublier mais tout me rappelle
L’esclavage qui fait des ravages à tous les âges.
Qu’importe mon intelligence, elle n’est qu’indécence
Qu’importe ma main, elle n’est que force motrice
Créatrice et productrice de toutes les richesses
Qu’importe mon histoire, elle n’est que légende, mythe
Suppositions et hypothèses d’un vulgaire scientiste.
DIENG YERO
Le 15 JUILLET 2017