Aux commandes du gouvernement depuis quelques semaines, le nouveau premier Ministre, Yahya Ould Hademine, a désigné son cabinet au cours du week-end écoulé.
Un staff essentiellement composé des membres de sa tribu, de sa région et, au delà, de sa communauté.
Une démarche qui dénote d’un affaissement de toutes les valeurs républicaines dans un pays pourtant riche de sa diversité, ouvert au brassage des civilisations et des hommes depuis des millénaires.
Une réalité incontestable en dépit du chauvinisme d’Etat et de la politique d’exclusion qui s’est abattue sur la communauté africaine à la fin des années 1980, et dont elle continue encore à subir les effets néfastes.
Si la composition du cabinet du premier Ministre annonce la couleur de la politique à mener sous le deuxième et dernier mandant (constitutionnellement parlant) du président Mohamed Ould Abdel Aziz), il y a fort à craindre que la Mauritanie se dirige à nouveau vers des jours sombres.
Du coup, la plus haute autorité du pays, garante de la diversité et de l’unité nationale, devrait pousser le PM à mettre un peu plus de d’eau dans son zrig au nom du respect des convenances républicaines et du rejet du sectarisme primaire.
Il y a quelques semaines, un ancien fonctionnaire devenu conservateur de bibliothèque, Ahmed Mahmoud ould Mohamed, dit Gmal, publiait sur Facebook un post au titre évocateur : « La mémoire en décharge : quand les archives nationales finissent dans les ruelles de Nouakchott ».