ROSA : Lancement des activités au Hodh el-Gharbi

10 September, 2014 - 02:58

En partenariat avec le gouvernement mauritanien, l’Union Européenne et Oxfam-Intermon, le Réseau des Organisations sur la Sécurité Alimentaire (ROSA) a organisé, le 30 Août, à Aïoun, un atelier de lancement de l’Appui au Renforcement des Capacités (ARC) des ONG affiliées à ce consortium. Y ont participé les délégués régionaux des départements ministériels concernés : Agriculture, Elevage, Environnement ; le CSA, diverses ONGs (Adicor, Acord, Odzasam, Au Secours) et plusieurs autres représentants de la société civile qui opèrent dans le domaine de la sécurité alimentaire.

Les participants ont suivi des exposés présentés par la coordinatrice du projet, madame Lalla Mariem Sy, et monsieur Demba Diop, sur le ROSA, son historique, sa mission et les actions à déployer pour atteindre ses objectifs dont le principal, a précisé la coordinatrice, est de  promouvoir une participation de qualité de la société civile, favorisant la concertation avec l’Etat et les partenaires au développement. Elle a qualifié la mission du ROSA, de« plaidoyer pour le suivi de contrôle et de veille sur les politiques, programmes et stratégie de l’Etat, en matière de sécurité alimentaire, dans les régions où nous intervenons : Nouakchott, Trarza, Guidimakha, Hodh el-Gharbi, Hodh Echarghi, Assaba et Brakna ».

Pour illustrer ses propos, elle a réitéré le souhait du ROSA de voir la Mauritanie respecter ses engagements de 2003, relatifs à la Convention de Maputo, qui consacrent 10% du budget de l’Etat à l’investissement dans l’agriculture. « Dix ans après », rappelle cette battante des droits de l’Homme, « la Mauritanie n’affecte qu’à peine 3% à ce secteur ». Interpelé, le gouvernement mauritanien répond « qu’à peu près 10% » du budget (fonctionnement inclus)  sont effectivement alloués à ce secteur et qu’il n’y a, donc, aucune violation des accords de Maputo, comme « on aurait tendance à le faire croire ». Est-ce à dire « qu’à peu près 7% » du budget de l’Etat sont engloutis au fonctionnement de 3% ?

Quand la parole fut donnée aux participants, les discussions ont achoppé sur la réforme foncière et l’identification des zones vulnérables, souvent confiées à des équipes qui ne connaissent pas le terrain. « Les taux d’insécurité alimentaire qui ressortent, généralement, de ces enquêtes, exploités et ventilés à tout bout de champ, ne sont que des indicateurs macro-économiques et ne reflètent guère la réalité du terrain », s’alarme le responsable régional d’un département ministériel. A ce sujet, il a été réclamé des enquêtes plus affinées, comme celle du HCA (Analyse des économies des ménages) mais dont le coût, jugé exorbitant par les bailleurs, leur aura fait préférer des méthodes moins chères, fussent-elles au détriment des plus démunis.

A l’issue de cette journée, les participants ont formulé deux principales  recommandations : impliquer les acteurs locaux de l’Etat et de la société civile dans les enquêtes et renforcer la concertation et la coordination entres ces différents acteurs

Moustapha ould Béchir

Cp Hodhs