C’est une nouvelle qui  ne va pas plaire à bien de sportifs mauritaniens et, plus particulièrement, aux supporters et joueurs de Nouakchott King’s. Ils auront bien raison et pour cause. Dans un pays où les infrastructures font cruellement défaut, le premier réflexe de tout mécène est de poser les jalons d’un développement harmonieux, en mettant sur pied des actes forts et concrets. Un souci que certains ne semblent guère partager. Le besoin est pourtant criant.

Ne disposant pas de terrain, a fortiori de pelouse synthétique, les pensionnaires de Nouakchott King’s (toutes catégories confondues) sont contraints de s’entraîner au stade Cheikha Boidiya. Pourtant leur président, Yacoub Sidiya, a cœur de réhabiliter le stade M’Balou Mady Diakité de… Kankan, la deuxième ville de la Guinée, laissant en rade sa propre formation. De quoi faire rougir bien des esprits avisés. Dans un état piteux, depuis une bonne décennie, le stade kankanéen a fait peau neuve, grâce un partenariat public-privé (PPP), entre le ministère des Sports et l’opérateur économique mauritanien dont le nom fut longtemps tenu secret. Comble de l’ironie, Yacoub aurait fait venir à Nouakchott, depuis les USA, la pelouse synthétique, avant, finalement, de se raviser et de  déporter le  matériel à Kankan.

Le  coût global des travaux s’élevait à 1,356 milliard de francs guinéens. Opérationnel début 2017, avec un gazon synthétique de dernière génération et des tribunes de près de vingt mille places assises, le stade a fière allure. « C’est », estime-t-on généralement, « un des plus gros investissements, depuis des dizaines d’années, dans les infrastructures sportives ». Selon des sources de presse guinéenne, le PDG de l’entreprise Phoenix ne compte pas s’arrêter en si bon chemin.  « Yacoub compte s’investir en Guinée, pour la jeunesse, en réalisant des infrastructures sportives dans plusieurs villes du pays », renseigne-t-on.

Engagé dans la recherche aurifère, le président de Nouakchott King’s semble satisfaire la clause sociale. Quant à la clause patriotique… Soulignons, enfin, que Kankan fait partie des quatre sites susceptibles d’abriter l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations de 2023, prévue en Guinée. Ceci explique peut-être cela mais ne satisfera, probablement pas, les joueurs et supporters de Nouakchott King’s…