Jeudi 21 Juillet, zéro heure, c’était l’ouverture de la campagne pour le referendum, prévu le 5 Août prochain. A Sélibaby, la capitale régionale du Guidimakha, on avait apprêté, pour l’occasion, la salle des spectacles de la Maison des jeunes. Mais piètre fête, au final, tant fut maigre l’affluence ; les politiciens ont, manifestement, perdu le pari de la mobilisation. Etaient présents les chefs des services décentralisés, bien sûr, des enseignants en vacances, divers contractuels en quête de miel, les sympathisants d’Hapsatou Yaya Kane, plus quelques personnalités de l’UPD, déçus par le député de leur formation ; bref, un échec. En d’autres régions, cadres et hommes politiques se vantent de « l’affluence massive des populations », lors des meetings et à l’ouverture de la campagne référendaire, mais, au Guidimakha, ils ne peuvent que raser les murs. La salle de spectacles était quasiment vide. Plutôt sanction d’une fracture, entre les cadres locaux et les populations, d’une part, et, d’autre part, les politiciens, que d’un refus du referendum ? Au Guidimakha, les gens ne semblent pas opposés aux amendements constitutionnels et se disent volontiers prêts à voter oui. C’est l’inefficacité des politiciens de la région qui paraît pointée du doigt. « Plus besoin de fabricants de faux discours en quête de récupération politique », lance le message des électeurs, « c’est par nous-mêmes que nous pesons ce qui a été concrétisé, comme réalisations et acquis, dans tous les domaines du développement ». Aux dernières nouvelles, Ba Ousmane, l’ancien ministre de l’Education nationale, aujourd’hui ambassadeur délégué à l’ONU, aurait été contacté pour descendre sur le terrain et se préparerait en ce sens. Reste à savoir si l’originaire de Seneyga Sammbanel (département de Sélibaby), qui se veut leader en celui d’Ould Yengé, pourra mieux faire que les autres…Une chose est, en tout cas, certaine : au Guidimakha, plus d’un soi-disant cadre ou politicien est, littéralement, vomi par le peuple.
Amadou BocarBa/Gaynaako