Les Mourabitounes, ridiculisés, à domicile, par les Crânes d’Ouganda, sont, depuis le lundi 25 Août, orphelins de leur sélectionneur, suite au limogeage de Patrice Neveu, par la FFRIM. Pour combler le vide, les fédéraux mauritaniens ont lancé un appel à candidatures, afin de « maintenir (la) dynamique enregistrée par notre football, tout au long des trois dernières années », argue-t-on. Plus de soixante dossiers, des plus sérieux aux plus fantaisistes, ont été déjà enregistrés par les services de la FFRIM. Si le profil du futur sélectionneur national n’a pas été dressé, on s’attend, cependant, à un afflux conséquent de prétendants, en raison de la cote de popularité acquise par les Mourabitounes. Le nœud gordien sera les prétentions financières des candidats. Chiche, la FFRIM ne sera pas prête à se plier à des exigences financières jugées d’avance démesurées. Malgré tout, la compétition sera âprement disputée, entre les entraîneurs locaux et étrangers. Les préférences du président de la fédération sont connues et la filière espagnole, qui a pignon sur rue, depuis quelques temps, pourrait bien l'emporter, haut la main, au détriment de la logique sportive.

De fait, il est primordial de privilégier un technicien très outillé, ayant une bonne maîtrise des réalités africaines et doté d’une forte personnalité. Un « bon choix », permettant une rapide reprise de l’œuvre de (re)construction. Il s’agit toujours de bâtir une équipe d’avenir, sans oublier de s’appuyer sur certains joueurs cadres. Les urgences sont nombreuses.

 

Chantiers immenses

Le futur sélectionneur national aura un défi de taille à relever : mettre rapidement sur pied, à partir des décombres de la précédente sélection, une équipe plus tranchante. Mais, tout dernièrement, les Mourabitounes se sont illustrés dans de sombres histoires relevant de faits divers. Les « ego » de certains joueurs en position de « starlettes » ne sont pas étrangers aux contreperformances de l’équipe. Il va donc falloir « couper des têtes », surtout de vieux briscards, et insuffler du sang neuf mais sans excès. Le futur sélectionneur devra promouvoir l’entrée de jeunes pensionnaires jusque-là recalés par Neveu, en raison de certaines « susceptibilités ». Les bisbilles, notées, dès l’arrivée de Neveu, avec les entraîneurs mauritaniens, n’ont pas permis la franche collaboration indispensable pour favoriser à l’éclosion, au sein des Mourabitounes, d’éléments prometteurs.

Il sera essentiel d’impulser une concurrence sportive saine entre les joueurs. La porte de la sélection nationale est restée dix-huit mois fermée à trop de footballeurs talentueux. Neveu s’est enfermé dans une tour d’ivoire, rappelant, à l’infini, comme si c’était chasse gardée, des joueurs en méforme ou revenant de blessure : les déroutes s’en sont suivies. Son choix n’a pas globalement varié, d’un iota, depuis son arrivée, en février 2012, à la tête du staff technique, en dépit du potentiel existant. Pris dans son propre piège et devenu, au fil du temps, otage des cadres vieillissants, Neveu dut pourtant, tout dernièrement mais trop tard, se départir de son orgueil et rappeler certains joueurs. La mission du prochain patron des Mourabitounes sera donc de taille, d’autant plus que de nombreux défis pointent à l’horizon. En dépit du gigantesque travail réalisé par Patrice Neveu, il va falloir vite tourner la page du bonnevalais et de ses collaborateurs, et en ouvrir une autre plus glorieuse.

Dans une perspective futuriste, le futur sélectionneur devra batailler ferme, pour le recrutement d’un psychologue au sein du staff médical. Bien de Mourabitounes, sans aucun niveau d’éducation, ne maîtrisent pas les fondamentaux de la vie sociale ; de la vie en groupe, surtout. Un recadrage de la mission des uns et des autres, guidée par un code de bonne conduite, paraît indispensable. Le Français a échoué dans la gestion de son groupe. En complicité avec la fédération, ils ont attisé le feu et pris fait et cause pour des joueurs réputés cadres mais surtout pollueurs de l’atmosphère.

Après avoir scellé le sort de Patrice Neveu, surpris par une telle sentence, les fédéraux mauritaniens doivent d’autant plus tirer les enseignements de l’échec collectif, que les responsabilités sont partagées, même si la FFRIM, en guise de protection, a fait sauter le premier verrou. Il est nécessaire d’envisager l’avenir, qu’on espère tous radieux, sous de meilleurs auspices, en balayant soigneusement la maison et jusque devant notre porte.

THIAM Mamadou