Le nouveau venu au monde crie son existence
Dès sa naissance pour signaler sa souffrance
Après, chiale pour ses cauchemars et ses peurs
Bafouille ses fantasmes et ses besoins de l’heure
Plus tard hausse le ton, marque son désaccord
Et délimite son espace et son propre territoire
Ne pas faire voler la verge ou le bois vert
Encore moins le fouet et les paires de baffes
Cela cause plus de préjudices et de revers
Et tout autant de blessures et de balafres
Sur une petite créature, une fragile personnalité
Qui demande à affirmer sa jeunesse et sa créativité
Tendez-lui une oreille d’écoute et de confiance
Pour forger son caractère et son assurance
Prouvez-lui amour, respect et compassion
Pour le libérer des angoisses et de la pression
Ceux que la République couvre d’ors et de privilèges
Et qui gouvernent au nom du peuple souverain
Se hâtent de voter des lois scélérates et d’airain
A cause de leurs turpitudes et de leur nombrilisme
Pour museler, censurer, emprisonner le cortège
D’opposants politiques, de journalistes républicains
Au delà de leur discours de populisme empreints
Attaqués par ceux-là moulés à l’anticonformisme
Ceux qui s’élèvent pour traduire les murmures et les clameurs,
En prêtant leurs plumes aux sans voix de la commune demeure
Et transmettent en haut lieu leur coup de gueule et de douleur,
Se doivent d’être protégés et considérés comme des libérateurs
La force de la plume triomphe du fusil et des meurtrières
Car les mots tonnent au delà des océans et des frontières
Et fouettent les esprits libres de toute emprise spatiale
On peut amputer un organe mais on ne peut tuer un idéal
Il vaut mieux faire vivre que de faire périr ses adversaires
Le drame étant de faire un martyr d’un probable partenaire
Je ne suis pas d’accord avec votre curieuse opinion
Mais je puiserai dans toutes les forces de mon corps
Pour que tu puisses l’exprimer partout haut et fort
Tel devrait être notre combat et notre noble mission
Toutes les odeurs et les couleurs ont leur place dans la nature
La culture est riche de son passé et de ses emprunts d’ailleurs
La musique est belle de ses notes et de ses airs de festivals
L’écriture est l’arbre de la poésie des mots en fleurs
La danse est l’alphabet sans caractères de nos corps en transe
La parole est le souffle de l’humanité éprise de paix et de justice
Laissons-les s’exprimer librement à nos cœurs aigris en pleurs
Et réveiller en eux les racines de la tolérance et du bonheur.
DIENG YERO
NOUAKCHOTT LE 15 AVRIL 2017