Le bureau exécutif du Manifeste des Harratines s’est réuni lundi 1er septembre 2014 pour évaluer la situation nationale par rapport aux revendications et suggestions contenues dans le document du Manifeste, d’une part et examiner et éventuellement adopter un plan d’action qu’un comité restreint a été chargé de lui élaborer, d'autre part. Quasiment, tous les intervenants ont reconnu que rien de fondamentalement important n’a été remarqué sur la problématique Harratine depuis l’organisation de la remarquable marche à laquelle ont pris part plusieurs milliers de citoyens de toutes les composantes nationales. Selon les responsables du Manifeste, le mouvement a attendu plusieurs mois pour suivre la réaction des autorités, des partis politiques et des organisations de la société civile vis-à-vis de cette manifestation. Ainsi, autant les responsables du Manifeste notent avec satisfaction l’adhésion de beaucoup de Mauritaniens à ce grand projet de justice, de garantie de cohésion sociale et d’appel à la réconciliation nationale, autant ils regrettent qu’officiellement aucun feed back n’ait été ressenti. La réunion du comité interministériel pour la mise en œuvre de la feuille de route de lutte contre l’esclavage ne constitue en rien une quelconque volonté officielle de trouver une solution définitive à cette grave question. D’ailleurs, selon certains cadres du manifeste, la sortie indélicate du président Mohamed Ould Abdel Aziz au cours de son discours d’investiture à laquelle s’ajoute la nomination d’esclavagistes notoires et l’entêtement de continuer à marginaliser les Harratines ne plaident pas en faveur d’une volonté politique de régler la problématique de l’esclavage. Au cours de leur réunion, les responsables du Manifeste ont exprimé la détermination de leur mouvement à continuer à mobiliser toutes les bonnes volontés afin que la souffrance de plus de 50% de Mauritaniens cesse et que l’implication effective et réelle des cadres Harratines proportionnellement à leur nombre dans les hautes fonctions et les affaires devienne une réalité. Selon les responsables du Manifeste, les menaces fussent-elles du président et les provocations de tous ordres ne les dissuaderont pas à continuer à demander une gestion plus juste des affaires nationales et une répartition plus équitable de ses ressources et de ses fonctions.
Il y a quelques semaines, un ancien fonctionnaire devenu conservateur de bibliothèque, Ahmed Mahmoud ould Mohamed, dit Gmal, publiait sur Facebook un post au titre évocateur : « La mémoire en décharge : quand les archives nationales finissent dans les ruelles de Nouakchott ».