Une semaine, après le hold up dans une agence bancaire à Nouakchott, il n’y a toujours pas d’informations officielles à propos de l’arrestation des malfaiteurs. Jusqu’à présent. Un défi lancé, qui pose, à nouveau, le problème récurrent et crucial de la sécurité. Et surtout pour les établissements financiers en charge de la collecte des dépôts. A leur tête, les banques. Une mission qui couvre une responsabilité à risques, si les mesures d’accompagnement ne sont pas remplies par les institutions elles-mêmes, et par l’Etat, ensuite.
L’acte en soi est de portée infinie, et pouvait être exécuté dans plusieurs banques à la fois, représentant un coup dur aux forces de sécurité, à conséquences immenses, tant dans le temps que dans l’espace, non mesuré à sa juste valeur. Et les populations sont hantées par une peur inouïe. A cause du silence implacable, choisi comme mode de gestion, par les autorités.
Si les auteurs du hold up, de la fin de la semaine passée, ne sont pas arrêtés immédiatement- entendez très rapidement- le risque doublé de la peur s’installeront et finiront par gagner tout le monde (Encadrement, personnel, clients, et même services de sécurité de l’Etat…).
Leur évaporation dans la nature est tout simplement irrecevable, parce que, présentant un danger public notoire.
C’est pourquoi, les services de sécurité devront redoubler d’efforts pour mettre la main sur les auteurs, avant qu’une peur généralisée ne s’installe, faisant place à la propagation spontanée d’une contagion. Ils doivent communiquer au lieu d’établir une rétention de l’information, sinon à qui profite-t-elle ? Sauf entretenir la panique.
De crainte de répétitions, et pour réduire le risque lié à la sécurité, les banques devront modérer cette course effrénée d’ouverture de guichets, tous azimuts, sans pour autant décourager l’approche d’une proximité du service clientèle. Prudence oblige.
Et pour plus de pragmatisme et réalisme afin de pouvoir cerner et couvrir les besoins en matière de sécurité. Car, l’époque d’implantation d’hier, est confrontée à un nouveau défi sécuritaire, aujourd’hui.
Cette sécurité qui devra se situer, de manière générale, désormais, à deux niveaux, comme s’il s’agissait de deux sécurités, et à chacun des niveaux, la responsabilité doit être définie, entière et assumée :
Une sécurité interne, que la banque devra assurer, par la mise en place d’un système de sécurité fiable, (qui déclenche des alarmes au contact d’objets suspects), les caméras, les chambres fortes mises aux normes requises et autres systèmes d’accès magnétiques de certaines zones sensibles, (salle informatique, coffres forts, les valeurs TF en garantie ou en dépôt, les valeurs en portefeuille, traites et autres reconnaissances de dettes…), par une application rigoureuse des procédures en la matière.
Et en réponse au risque lié à la sécurité, la banque doit veiller, à la protection des issues d’entrée dans les zones sensibles (locaux), dont les accès seront limités aux personnes habilitées, en plus d’un plan incendie, au besoin, et la répartition des clés de coffres et autres combinaisons, entres différentes personnes habilitées, pour éviter à ce qu’une personne soit-elle, le premier responsable, puisse accéder, seule, aux chambres fortes.
C’est cet arsenal sécuritaire, que la banque peut assurer et mettre en place. C’est, ce dont elle a la possibilité, conformément à la réglementation en vigueur. Il reste valable pour les Agences.
Cependant, face aux nouveaux défis, la conjoncture nécessite une mise à disposition de moyens supplémentaires, à même de dissuader les délinquants qui seront tentés de braquer les simples clients au moment de déposer ou retirer leur argent.
Faut-il exiger de ces clients une visite à l’entrée de la banque, comme l’exigence faite aux passagers, à l’accès des aéroports ? Non, ce sera excessif, pernicieux et non commercial, malgré que la situation ait, certes, ses nouvelles exigences, qu’il faille gérer avec beaucoup de dextérité. Rien ne sera plus comme avant.
Bien entendu, on ne peut pas demander aux banques de faire face aux groupes armées, ce n’est pas leur rôle. A peine, en cas de self défense et de force majeure. Et encore…?
Une sécurité externe, que l’Etat devra nécessairement assurer. C’est l’un des rôles qui lui incombent. Il doit étudier la possibilité d’autoriser le port d’armes au niveau de ces institutions, ne serait-ce que pour la dissuasion, suivant des normes admises, qui ne seront que complémentaires, aux efforts des services de sécurité, et en conformité avec les usages appliqués, sur le plan national sécuritaire, en général.
Sachant que même les petits déplacements entre agences, et entre sièges et BCM, entre les marchés et les banques et vice-versa, justifient une telle nécessité, a fortiori, les longues distances.
Evidemment, les porteurs d’armes seront choisis parmi les personnes ayant servi au niveau des forces armées et de sécurité, et/ou sachant manier les armes à feu, qui constituent actuellement, la majorité des agents de sécurité des banques.
Les retraités, âgés et affaiblis, portant des gourdins, ne peuvent pas s’interposer, encore moins dissuader des délinquants décidés de commettre leur forfait.
L’Etat doit assumer sa responsabilité entière en matière de sécurité des personnes et de leurs biens. Il doit veiller à la quiétude des citoyens.
Dans ce cadre, la lutte engagée contre le terrorisme, doit intégrer la sécurisation de certains points névralgiques des centres urbains, dont, notamment, des centres d’intérêts tels que les banques, les marchés, les hôpitaux, les sociétés industrielles, tout lieu public de regroupement, certains carrefours pour permettre une intervention rapide dès la signalisation d’un problème dans un secteur donné. Tout ce qui peut troubler l’ordre public et impacter négativement l’économie.
Si une vigilance dans le contrôle des carrefours, les feux rouges aidant, et de la circulation en général, était observée, les délinquants seraient déjà tombés. Faute de quoi, les citoyens sont sur le qui-vive, depuis ce hold up, en plein jour, impatients d’apprendre l’arrestation de ses auteurs.
C’est le rôle de l’Etat d’assurer et imposer la sécurité, des personnes et des biens sur tout le territoire national, pour ne pas sombrer dans le désordre et l’anarchie. Un rôle rudement mis à l’épreuve.