Le Forum National pour la Démocratie et l’Unité (FNDU-une coalition de partis politiques, organisations de la société civile, centrales syndicales et personnalités indépendantes) a exprimé sa détermination à faire échec à un référendum prévu en Mauritanie au cours des prochains mois, vendredi à l’occasion d’une conférence de presse.
Mercredi soir, le chef de l’État mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, a annoncé l’organisation d’un référendum en vue de l’approbation d’une série de réformes constitutionnelles acceptées à une écrasante majorité par les députés, mais rejetées par les sénateurs.
Lors de cette rencontre avec la presse, les responsables du FNDU, notamment maître Mahfoudh Ould Bettah, ancien ministre de la justice et ex bâtonnier, ont affirmé que «le recours à l’article 38 de la constitution du 20 juillet 1991 et ses textes modificatifs, pour aller vers un référendum est une démarche qui relève d’un forcing. Car cette disposition est verrouillée par le titre XI contenant les articles 99, 100 et 101, qui définissent de manière explicite et exclusive les voies et moyens de toute révision constitutionnelle ».
Sur la base de ce constat juridique, le FNDU affiche « une volonté inébranlable de se dresser fermement contre un nouveau coup d’état et de mener toutes les formes de lutte pour le faire échouer ».
Le collectif « appelle « toutes les forces patriotiques à s’unir et conjuguer leurs efforts dans un sursaut national en vue de barrer la route au plan de Mohamed Ould Abdel Aziz, visant à s’approprier le pays par un coup d’état permanent contre la légalité et les institutions de la République ».
Au cours de cette rencontre, le FNDU a rappelé « sa considération pour les forces armées et de sécurité » et exprimé son rejet de toute instrumentalisation de celle-ci dans des luttes politiques et électorales, contrairement à leur mission de défense des institutions de la République face aux coups d’état, au totalitarisme et au despotisme ».
Pour faire échec au projet de référendum, le FNDU entend s’opposer à la convocation du collège électoral par le gouvernement. Le collectif empruntera par la suite toutes les voies juridiques de recours une fois cette étape franchie.
Les réformes constitutionnelles défendues par le chef de l’Etat mauritanien portent sur la suppression du sénat, la création de conseils régionaux, le changement des symboles nationaux (drapeau et hymne), la suppression de la Haute Cour de Justice (HCJ) et du Haut Conseil Islamique (HCI).
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