Dans une déclaration rapportée par l’agence mauritanienne d’informations (AMI) le ministre de l’intérieur et de la décentralisation a demandé aux responsables des centres d’accueil de l’agence nationale des titres sécurisés (ANRPTS) de faire «preuve dynamisme et de professionnalisme dans l'accomplissement de (leurs) tâches et de satisfaire les besoins des citoyens en matière de titres sécurisés dans un temps record, de leur simplifier les procédures et d'agir efficacement suivant l'urgence du service sollicité." Le ministre de l’intérieur effectuait une visite dans quelques centres d’état civil au niveau de la capitale.
Le ministre de l’intérieur aurait-il perçu la grogne montante des pères et mères de familles qui peinent à se procurer pour leurs enfants des papiers d’état civil ? Le tour de ces centres montre des fils d’attente des citoyens dont certains quittent leur maison à l’aurore pour faire le rang devant des guichets et s’entendre parfois dire qu’il y a un problème de réseau, que le nombre de citoyens par jour est limité, que le responsable de tel ou de tel service est absent ou en retard, que les propriétaires de documents enregistrés la veille ou il y a quelques jours voire des semaines, essentiellement les cartes d’identité doivent encore garder leur mal en patience parce qu’ils ne sont pas sortis.
Les citoyens déplorent même des actes de complaisance pour ne pas dire de corruption des agents dont certains arrivent avec des documents de leurs proches ou de ceux qui sont supposés leur avoir graissé la patte. "C’est très frustrant ce qui se passe au niveau de ces centres où presque tous les responsables et leurs subalternes sont très jeunes, immatures, sans aucun sens des rapports humains, sans professionnalisme. Ils ne répondent même pas à des salamalecs ou autre interpellations des citoyens dont certains ne parlent même pas leur langue. Mine de rien, ils vous remettent vos papiers, vous disent qu’il manque quelque chose ou ce n’est pas possible et demandent à la sécurité de vous éconduire. Sans aucune autre explication", témoigne cet usager dépité.
Les citoyens se plaignent quotidiennement mais l’agence d’état civil, « cet État dans l'Etat » reste sourde sinon, comment, depuis qu’elle a vu le jour les citoyens continuent à se plaindre? Pourquoi il n’y pas de célérité dans le travail ? Pourquoi des citoyens manifestent leur mécontentement aussi bien à Nouakchott qu’à l’intérieur du pays où plus d’une centaine de centres auraient été fermés ou non opérationnels, ce qui explique, en partie la ruée vers la capitale ? Pourquoi l’agence n’augmente pas le nombre de centres à Nouakchott qui subit une forte pression ? Pourquoi elle décide comme elle veut et quand elle veut d’augmenter les tarifs des documents, sans se soucier des familles nombreuses que nous connaissons tous ?
L’appel du ministre de l’intérieur intervient au bon moment car les nombreux parents d’élèves dont les enfants sont candidats à des examens nationaux s’arrachent les cheveux pour trouver des titres sécurisés. La date d’ouverture des dépôts des dossiers arrive à grands pas. Mais la question qui se pose est de savoir si elle ne va pas tomber dans l’oreille d’un sourd.
Il faut rappeler qu’au cours de ses visites à l’intérieur du pays, les élus et les populations posent toujours le problème d’état civil au président mais à l’arrivée, force est de constater que rien ne change. Cela dure depuis des années !