Les dix anciens détenus abolitionnistes qui ont recouvré la liberté, le 18 novembre dernier, ont exprimé leur détermination à poursuivre leur combat contre l’esclavage, le racisme et les injustices. Ils ont aussi manifesté, lors d’une conférence de presse tenue ce mercredi 30 novembre, dans les locaux de l’AFCF, « une des rares organisations courageuses qui abrite les rencontres de IRA qui, du reste, a peu d’amis », a précisé Balla Touré, secrétaire aux relations extérieures du mouvement IRA, leur soutien sans faille à leurs trois anciens compagnons maintenus encore dans les liens de la détention. « Moussa Bilal Biram, Abdallahi Matalla Saleck et Abdallahi Abou Diop sont en réalité des otages aux mains du système raciste et esclavagiste de Mauritanie. Leur libération sans condition demeure notre priorité», ont-ils indiqué.
Dans un propos préliminaire, le premier vice-président de IRA, Brahim Bilal Ramdhane a souligné que des contingences matériels ont retardé la tenue de cette conférence de presse qui aurait dû se dérouler tout. juste après le retour des détenus. Il a félicité les avocats et les militants qui ont effectué le déplacement de Zouérate, ceux de la section de Zouérate qui se sont fortement mobilisés à travers des sit in, remportant du coup « une grande victoire ». Il a également félicité les « héros du mouvement » pour leur persévérance, leur endurance devant l’épreuve, ajoutant que la lutte devra être poursuivie pour la libération de nos trois camarades. Lui succédant, Balla Touré a affirmé que les 13 abolitionnistes ont été tout simplement arrêtés parce que les autorités ont donné l’ordre pour en finir avec IRA qui ne cessait d’enregistrer des succès au plan national et international.
Les grandes distinctions pour la lutte non violente ont poussé les autorités et leurs services de renseignements à orchestrer une machination. Nous nous sommes retrouvés dans les nasses de la police avec des violations graves de nos droits. Durant une semaine, nous avons vécu des conditions très difficiles. Nous dormions à même le sol. Nous avons subi des humiliations, des injures et des tortures alors que nous étions innocents et étrangers à ces émeutes(…). Nos avocats ont réussi à mettre en échec l’accusation(…). Durant notre détention, nous nous sommes soutenus. Nous étions soudés. Nous avons toujours pris des décisions communes, jamais en aparté », a révélé Touré.
Tous ont salué les efforts déployés par les militants durant les quatre mois de détention.
Relativement à l’absence prolongée de Biram Dah Abeïd, Brahim Bilal Ramdhane a déclaré que le président de IRA n’est pas en exil mais qu’il est entrain de mener une partie d’un travail désagréable. Il peut, dit-il, rentrer à tout moment. Il rentra quand le moment viendra».
Concernant son absence au procès en première instance et à celui en appel, Brahim a déclaré qu’il n’avait aucun empêchement mais qu’il n’avait pas jugé utile d’être présent à Zouérate et que par essence il n’est pas homme à procès. « Je suis le coach qui fait bouger et a fait bouger les choses. J’ai tenu à faire les plateaux de télévisions et à organiser une centaine de réunions chez mois », a-t-il justifié. « Il n’y a pas de feu dans la case. Nous travaillons ensemble et il n’y a aucun problème ».
« La violence policière, l’acharnement judiciaire et les détentions arbitraires ne freineront pas notre marche pacifique et notre engagement ferme contre l’esclavage, le racisme et l’exclusion en Mauritanie », martèle la déclaration remise à la presse. « L’affaire de la gazra Bouamatou (à l’origine de la dernière vague d’arrestations)n’est qu’une énième tentative de museler IRA-Mauritanie dont le succès grandissant à l’intérieur du pays et la large reconnaissance internationale ont fini par mettre à nu les mensonges et les manipulations des peu crédibles autorités nationales », poursuit la déclaration. Il est mentionné que « les tortionnaires (au niveau de la police) qui ont fait subir aux détenus les pires sévices répondront de leurs actes de tortures devant les tribunaux nationaux et internationaux et pour cela aucun effort ne sera épargné ».
Faites un petit tour à Nouakchott : allez de la plage des pêcheurs au Port de l’Amitié ou de cette infrastructure vers le carrefour dit Bamako ; partez d’Atak El Kheir 2 en direction de l’Est ; promenez-vous en divers quartiers de la capitale… Rassurez-vous, il ne s’agit pas de villégiature !