Festivités du 28 novembre : Le collectif des veuves et orphelins exige « le devoir de justice » sur les exactions commises au sein de l’armée entre 1989 – 1991

28 November, 2016 - 22:46

Le collectif des veuves et orphelins des exactions et purges commises au sein de l’armée nationale entre  89 –91, ont célébré, ce lundi matin, au siège du FONADH, l’an 56 de notre indépendance. Contrairement à la ferveur d’Atar, ce fut  dans la douleur et le reccueillement. 

Les uns et les autres étaient habillés en noir et portaient des foulards rouges. En effet, cette date du 28 novembre rappelle aux uns et autres la pendaison, dans la nuit du  27 au 28 novembre 1990, de 28 militaires négro-mauritaniens dans la base d’Inal.

Devant un parterre de femmes et d’enfants des victimes et  autres ayants droit, la présidente du collectif des veuves, Mme Houleye Sall a martelé que les ayants droit continueront  à réclamer le devoir de vérité  et de justice pour connaître ce qui a conduit aux exécutions non encore élucideés des leurs  sous le régime sanguinaire d’Ould Taya. Visiblement éprouvée par la douleur de la perte d’un enfant cher, le lieutenant Sall Abdoulaye Moussa, parti à la fleur de l’âge,  mère Houleye pour les intimes  n’a rien perdu de sa détermination depuis les années de plomb. « Tant que nous continuerons à vivre, nous ne nous tairons pas sur cette barbarie », dira-t-elle avant d’ajouter: « il n’ jamais été question pour nous de renoncer à connaître la vérité sur les commanditaires et les auteurs des crimes. Lors de ma rencontre avec le président Ould Abdel Aziz, je lui ai fait comprendre que les veuves et leurs orphelins vivaient dans la précarité et qu’il était de son devoir de faire un geste à  leur endroit, ce qu’il a promis de faire en précisant qu’il ne passerait pas par les organisations de défense des droits de l’homme, mais remettra le geste directement aux intéressés, ce qui a été fait chez moi, mais il n’a jamais été question d’indemnisations comme l’ont prétendu les proches du pouvoir ou leurs accolytes qui en font un  fonds de commerce. Les indemnisations ne peuvent inetrvenir qu’après un procès devant un tribunal ;  nous n’avons jamais changé, et je puis  vous dire aujourdhui, comme hier, après nous,  nos petits enfants continueront le combat jusqu’a ce que la vérité éclate et que  les auteurs des crimes abominables répondront de leurs actes ignobles »

Mme Houleye Sall mettra aussi en garde ceux  qui, à l’étranger continuent à défendre le pouvoir, à clamer que le dossier a été réglé. « Ceux qui tentent d’enterrer ce dossier  seront  ensevelis avec lui », martèle,  amère, la présidente du colelctif des veuves et orphelins.

Au  terme de sa brève intervention, la secrétaire générale du collectif, Maimouna Alpha Sy a lu une déclaration dénonçant l’obstination du pouvoir à refuser le devoir de vérité et de justice qui devrait favoriser l’unité et la réconciliation nationale.

Dans cette déclaration, les veuves exigent l’implication des veuves à toute recherche de solution, par le biais de représentants régulièrement choisis.

 

Le public a enfin écouté la liste des 28 pendus et mis les noms derière les visages des « martyrs » dont les photos étaient collées au mur.