Le monde s’effondre. Complètement. Les gens sortent de l’extrême bout. Pour aller où ? Brexit, victoire inattendue et sans appel de Donald Trump, Angela, Poutine, présidents africains foncièrement carnassiers des Constitutions et autres amoureux fous de la longévité politique, ça frotte de partout. Une véritable bande de Donald. Les Etats-Unis ne semblent pas avoir besoin de femme forte mais d’un homme particulièrement désagréable et insolent. La logique est respectée. A peuple je m’en foutiste, un président je m’en foutiste. Adieu les Obama et les Démocrates, avec leurs principes et leurs bouts du nez qu’ils foutent n’importe où. Partout. Sauf chez eux. Les déclarations comme « L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts mais d’institutions fortes » sont révolues. Adieu Obama. Vive Donald. Mac Donald. Ne dit-on pas, chez nous, que chaque chose à quelque chose de son nom ? Les sondages se sont « trumpés ». Finalement, c’est Donald qui arrive. Hilary est encore loin, lâchée, au bord de la route, par les grands électeurs américains séduits par les indélicatesses et les folies langagières d’un certain Donald sorti de n’importe où. Là-bas, c’est pas comme ici. Les grands électeurs de là-bas ne sont pas comme les grands électeurs d’ici. La Californie n’est pas l’Assaba. Le Nevada n’est pas le Gorgol. L’Alaska n’est pas Nouadhibou. Ici, on vote puis on pense. Là-bas, on pense puis on vote. Trump/Hilary, c’est comme que (je demande excuse au puriste de la langue). Elle est plus pire (excusez-moi encore, messieurs les puristes) que lui. Un président imprévu qui vient au moment où personne ne l’attendait. « C’arrive », comme dit cet ancien. Il faut faire avec. Puis les musulmans. Puis les Africains. Puis les immigrés. Tout ça, c’est fini avec Trump. Allahou Akbar ! Allah est plus grand que tout ça. Politique africaine de Trump : zéro. Obamacare : zéro. Aide au développement : zéro. Traditionnelle Amérique des Blancs et des désamours, envers et contre tout. L’intermède Obama, ce fut comme l’intermède Sidioca. Les impondérables vont, les habitudes restent. Les Etats-Unis sont les Etats-Unis. Avec leurs réalités et leurs contingences. Exactement comme l’armée est l’armée. Avec ses codes. Ses règles. Ses hommes. Ce n’est pas Trump qui va gouverner l’Amérique. C’est l’Amérique qui va gouverner Trump. Congrès. Démocrates. Républicains. Tout ça, ce n’est rien. La preuve : les Américains ont eu leur raison que la Raison n’a pas vu venir. C’est l’après-coup, Trump se fout des conclusions du dernier dialogue. Du troisième mandat. De la visite du Tagant. Incapable qu’il est de savoir où se trouve exactement Lehweïtatt, Lehseïra ou Tamourt En’aj. Voilà pourquoi, justement, la Mauritanie aime Trump. Il s’en fout comme de sa première chemise, des réunions tribales organisées, par-ci, par-là, pour recevoir le Président ! Ce n’est pas son problème que les onze militants d’IRA meurent ou vivent. Ils ne sont pas Américains, après tout. Il faut s’occuper de ses oignons, my God ! Les Noirs. Les musulmans. Les Hispaniques. Toute la racaille non originale. Mais ce n’est pas l’affaire de l’Amérique ! Il ne faut pas « trumper » les gens dans les illusions. En 2019, qui sera président ? Les sondages, à vos marques ! Prêts ? Partez ! Un favori : général à la retraite, reconverti en politique, pour qui tous les grands électeurs promettent de voter, histoire de poursuivre la construction nationale. Des huit cent vingt-trois candidats dont deux cent cinquante-sept femmes et trois cents quatre-vingt-dix jeunes, seuls deux sont donnés très en avance par les sondages. Une femme et un homme. Un Trump national aux couleurs nationales : étoile jaune sur fond jaune avec deux petites lignes rouges. Une Hilary made in Mauritania avec belles boucles d’oreilles et coiffure traditionnelle artistiquement déclinée sur la tête. Chinua Achebe prédisait l’effondrement du monde, des valeurs et de la moralité. Au point que la stupidité et la névrose prédisposent à la gouvernance des hommes. Le monde s’effondre ou le monde à l’envers, c’est tout comme. Just welcome Mister ou Hitler Trump. Salut.
Faites un petit tour à Nouakchott : allez de la plage des pêcheurs au Port de l’Amitié ou de cette infrastructure vers le carrefour dit Bamako ; partez d’Atak El Kheir 2 en direction de l’Est ; promenez-vous en divers quartiers de la capitale… Rassurez-vous, il ne s’agit pas de villégiature !