Ce qui se passe actuellement en Mauritanie, à propos de la controverse sur le 3e mandat présidentiel, rappelle à bien des égards, la maladie sociale et universelle qu’est le harcèlement sexuel, qui conduit parfois ses inconditionnels, dans un élan de passion incontrôlable, à commettre le crime.
Ould Abdel Aziz a répété à plusieurs reprises ne pas briguer un 3e mandat présidentiel à la tête du pays.
Toutefois, le Président mauritanien ne peut dire une chose et son contraire, dés lors, où en termes de réalisations, il mobilise son gouvernement pour défendre les acquis et expliquer son projet de société.
Ce sont ces mêmes ministres dont le Porte-parole qui prennent en haleine le pays tout entier sur l’amendement constitutionnel et le 3e mandat présidentiel, réitérant les mêmes propos, sur des places officielles, après chaque grincement de dents de l’opposition radicale.
C’est sans nul doute, un harcèlement d’ordre politique pour lequel le pouvoir se passionne immensément, surtout qu’il est soutenu dans ce vice par des élites politiques (majorité, UPR), des acteurs de la société civile…
Un harcèlement qui se poursuit et qui ne suscite plus de l’indignation comme auparavant, même de la part de la communauté internationale, qui observe le scénario sans crier gare.
Le crime est même inévitable, dés lors où tacitement tolère par un peuple désarmé, soutenu par une armée instrumentalisée et politisée ainsi que par des cupides sans scrupules, pourrait, à son rythme actuel, être fêté en grandes pompes par les mauritaniens.
Je crois à cette volonté du Président de tenter à tout prix en 3e mandat, contre vents et marées, avec la même audace qui l'avait poussée à déjouer des coups des d'Etat (, crash à l’Est du pays, cavaliers du changement, bulletin blanc, printemps arabe) et à légitimer le sien contre l’ex Chef de l’Etat démocratiquement élu Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdalla, domptant le niet de la communauté nationale et internationale.
L'homme miraculé de Toueila est tellement fort et confiant qu’il est le premier à avoir assurer sa survie après la balle amie.
Je suis certain, que le projectile avait touché un autre dirigeant, il aurait été mis fin tout de suite à sa vie, qu’il n’aurait pas la force de servir de sa main pour lutter contre l’hémorragie et d’avoir le courage d’aller dans cet état à l’hôpital militaire.
Même sous anesthésie, le pays a continué de tourner comme s’il est au palais. Item pendant sa convalescence à l’hôpital de Percy en France.
Ould Abdel Aziz sillonne le monde, va en Chine, aux Etats-Unis, en Afrique du Sud, au front armé de l’Azawad, sans s’inquiéter sur son la capacité de son pouvoir et de son BASEP de veiller sur le palais.
Ould Abdel Aziz n'a plus rien à perdre, puisqu'il a été l’heureux rescapé de tous ces incidents majeurs qui devaient fermer sa parenthèse à jamais depuis 2003 jusqu’à ce jour, soit 15 années environ.
Il a même étonné plus d’un observateur national et international en présidant l’Union Africaine et la ligue arabe, puis en parrainant avec les hommes les plus puissants du monde (Obama, Hollande, Xia Ping…) des sommets internationaux.
Ould Abdel Aziz n’a pas le gène de la peur dans le sang et a le courage de rendre les pièces de la monnaie, de manière même plus audacieuse, à ceux qui tentent de prendre son pouvoir à la légère.
La France, le Maroc, le Mali et le Sénégal sont bien édifiés sur cette singularité.
L’homme a de la chance aussi, en déployant l’armée dans les Nations Unies, dans le cadre de missions de maintien de la paix.
Politiquement, il est aussi chanceux d’occulter sur les plans national et international, les exclusions et tracasseries de tout genre qu’il inflige à ses opposants politiques mais également à l’IRA, au mouvement du 25 février, …
Le 3e mandat serait aussi cher pour Ould Abdel Aziz au point de ne pas perdre de vue, lui et son gouvernement, cette provocation, non seulement pour s'éterniser et préparer l'avenir mais également pour "le crime passionnel" d'irriter les opposants.
Enfin, la démocratie devient un vain mot face à la mainmise et au complot militaire drapés de civisme, qui manipulent le multipartisme le façonnant selon les circonstances à leur agenda.
Certes l'injustice n'est pas éternelle, mais en Mauritanie pays des insoucieux, des ingrats, des indifférents et des cupides, il est encore difficile de changer le statu quo sauf par un bain de sang, ce qui serait pire également La Ghadara Allah, dés lors où chaque communauté préfère créer son Emirat que d'être soumise à l’autorité Etat.
Md O Md Lemine
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