Les femmes rurales de Bababé, de Djewol, de Aéré Mbar, Aéré Golére, Niabina-Garlol, Néré Walo, Kaédi, Boghé, SabouAllah et à travers le pays se sont mobilisées, samedi 15 octobre, pour célébrer les femmes rurales qui représentent environ 43 % de la main-d’œuvre agricole, produisent, transforment et préparent la plupart des aliments qui sont disponibles.
"Les femmes rurales mauritaniennes rencontrent d’énormes difficultés pour l’accès et le contrôle de la terre dû à des préjugés d’un autre âge, alors qu’elles sont un puissant levier de développement agricole. Leur potentialité est freinée par la disparité entre hommes et femmes", déclare Sarr Mamadou, président du FONADH (FOrum NAtional des Droits Humains). Des propos tenus à l’occasion de la célébration, de la journée internationale de la femme rurale, dans le cadre de la Campagne Cultivons Mauritanie (Oxfam, Rosa, et FONADH) avec la participation de 8 femmes rurales venant de l´intérieur du pays.
Le directeur par intérim d’OXFAM Intermon, Djigo Abdoulaye Seydi a retracé le contexte de la célébration de cette journée « extrêmement importante» initiée depuis 2008 par les Nations Unies. Il a mis en exergue le rôle que jouent les organisations de la société civile au profit des communautés et surtout des femmes rurales mauritaniennes. En 2015, OXFAM-Mauritanie a adopté sa nouvelle stratégie 2015-2019. Celle-ci s’organise autour de deux axes, explique –t-il, «d’une part, le renforcement du leadership transformateur des femmes et, d’autre part, la sécurisation foncière, l’accès et le contrôle de la terre, par les femmes rurales, dans le but de contribuer à l’amélioration de la gouvernance foncière du pays ».
Les femmes africaines représentent la main-d'œuvre principale de l'agriculture. Elles apportent une contribution significative au développement rural et à la réalisation de la sécurité alimentaire, ainsi que la production de la plupart des aliments du continent.
Mais derrière ces chiffres se trouvent une cruelle injustice. Les femmes rurales d'Afrique subsaharienne possèdent une moyenne de 15% de la terre qu'elles cultivent. Etant reléguées à une simple force de travail, elles ont moins de liberté de profiter des revenus générés par leur production.
Des femmes de toute l’Afrique se sont rassemblées pour un moment historique au mont Kilimandjaro pour formaliser leur revendication et réclamer leurs droits à la terre et aux ressources productives. Certaines sont montées jusqu’au sommet pour montrer leur détermination à faire entendre leurs revendications au monde entier.
Eradiquer l’extrême pauvreté et la faim et promouvoir l’égalité des genres et le renforcement des femmes – ce qui est une priorité des Objectifs du Développement Durables des NU – sont inextricablement lié aux droits fonciers des femmes. En plus, 2016 est déclarée par l’Union Africaine « l’année africaine des droits humains avec un focus particulier sur les droits des femmes », ce qui représente une opportunité unique de transformer leurs revendications en actions.
Oxfam et ses partenaires appellent les gouvernements ouest-africains à assurer les droits fonciers des femmes en prenant toutes les mesures nécessaires pour promouvoir des droits égaux tant dans les textes que dans les faits, en renforçant les capacités des femmes pour défendre leurs droits fonciers et prendre part à parts égales dans les processus de décision, et en assurant que le contrôle des terres et les revenus qui en sont dérivés soient équitables entre les femmes et les hommes, en ce compris le droit d’héritage et légation des droits fonciers.