Il se passe des choses incompréhensibles au sommet de l’État mauritanien. En effet, pendant que les dialoguistes débattent au Palais des Congrès et que la question du 3e mandat pollue les débats, le président Aziz a laissé entendre récemment au président du parti El Wiam qu’il ne briguerait pas un 3e mandat, le ministre porte-parole du gouvernement, encore lui, vient nous servir son analyse et son interprétation de notre loi fondamentale. Le ministre pousse sa lecture du texte jusqu’à oser comparer notre jeune démocratie à celle de l’État sioniste d’Israël pour défendre ou justifier l’éventualité d’une modification de la constitution, plus clairement son article 29. En Israël, le premier ministre ne jure pas sur le Coran. Il n’est pas musulman.
Le porte-parole du gouvernement vient contredire son mentor qui a dit et répété qu’il respecte la Constitution qui interdit un 3e mandat. Plus royaliste que le roi, ce ministre ! Le président a déjà clos le débat sur cette question.
La question que se posent les observateurs et certains acteurs politiques est de savoir pourquoi le président garde ce ministre au sein de son gouvernement. Un ministre qui n’est pas content se tait ou quitte le gouvernement. Si Ould Cheikh n’est pas content de la décision de son président alors qu’il aille se recycler ailleurs. S’il ne le fait pas de lui-même, alors que le président Aziz le vire tout bonnement pour donner de la crédibilité à son propos et,partant,un gage à ceux qui doutent de la sincérité de son gouvernement et de son dialogue. Si le président ne le fait pas, il cautionne ce que dit son ministre. Ould Cheikh a osé contredire son propos et donne ainsi raison à l’opposition boycottiste qui suspectait le président de vouloir briguer un 3e mandat. Le Forum et le RFD considèrent d’ailleurs que le dialogue en cours constitue une occasion d’assouvir cette ambition.
Par ailleurs, le communiqué du parti El Wiam et les propos rapportés après l’audience que le président Aziz a accordée au président Boydiel sont sans équivoques. Le président Aziz dit qu’il ne brigue pas un 3e mandat, mettant, en tout cas jusque là, à l’eau le projet de l’UPR ou de certains de ses caciques qui tentent d’introduire cette question de 3e mandat dans les thématiques du dialogue. Se faisant ils se sont mis à dos tous ceux qui sont opposés à cette question du 3e mandat.
Faites un petit tour à Nouakchott : allez de la plage des pêcheurs au Port de l’Amitié ou de cette infrastructure vers le carrefour dit Bamako ; partez d’Atak El Kheir 2 en direction de l’Est ; promenez-vous en divers quartiers de la capitale… Rassurez-vous, il ne s’agit pas de villégiature !