Les Pays de la francophones à Faible et Moyen Revenus (PFR) exhortent la Banque Mondiale à adopter « une politique plus cohérente pour les aider à accroître leurs recettes » à l’issue d’une réunion tenue jeudi après midi à Washington, en prélude aux assemblées générales du Fonds Monétaire International/Groupe de la Banque Mondiale (BM), dont les assises démarrent vendredi.
Cette réunion coprésidée par le Sénégal, le Cameroun et Madagascar, a été suivie d’une conférence de presse animée par M. Abdoul Aziz Tall, Ministre chargé du Plan du Sénégal Emergent (PSE), entouré d’autres responsables.
A l’issue de la réunion de Washington, les PFR demandent à la BM de prendre un certain nombre de mesures relatives à une nouvelle approche fiscale.
Celles-ci concernent « l’élimination dans le rapport annuel DOING Business du sous-critère qui accorde une note plus élevée aux taux d’imposition les plus faibles, incitant les gouvernements à réduire les taxes et la renonciation à toutes les demandes d’exemption de taxes ou de congés fiscaux sur les projets hautement rentables financés par la Société Financière Internationale (SFI) », a expliqué le ministre chargé du Plan Sénégal Emergent, M. Tall.
Par ailleurs, les PFR souhaitent que la Banque Mondiale (BM) « encourage les autres institutions de financement du développement à pousser le secteur privé à s’engager dans la même voie afin que les projets qu’ils financent payent une juste part d’impôts dans les pays à revenus faibles ».
Les ministres des finances des Pays à Faible Revenu (PFR) de la francophonie insistent sur le fait que « les recettes fiscales et les financements concessionnels innovants sont des composantes majeures de la mobilisation des ressources intérieures et que des mesures sont nécessaires pour éviter le recours à des sources onéreuses de financement conduisant à une nouvelle explosion de la dette ».
Ces mesures sont indispensables dans un contexte marqué par la mise en œuvre des Objectifs de Développement Durable (ODD) et de lutte contre le Changement climatique, induisant un changement d’échelle des financements, qui doit se traduire par une mobilisation plus conséquente des ressources internes.
Ainsi, « pour atteindre les ODD, même en tenant compte d’un large appel au financement du secteur privé, les PFR devront mobiliser annuellement 1500 milliards de dollars us supplémentaires par rapport aux montants qui étaient nécessaires à la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), et au moins 250 millions de dollars par an devront être affectés à l’adaptation et l’atténuation des changements climatique » , estime ce groupe de pays francophones.
Ces États rappellent enfin leurs efforts dans la mobilisation des ressources propres en faveur de leur développement, qui ont atteint 80% au cours des 15 dernières années, avec un accroissement des recettes fiscales à hauteur de 6% du Produit Intérieur Brut (PIB).
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