Lorsque les Chinois voulurent sécuriser leurs terres et assurer un développement durable, ils construisirent leur Grande Muraille. Grâce à elle, se persuadaient-ils, personne ne pouvait les envahir. Mais, au cours du siècle qui suivit, ils le furent – tenez-vous bien – par trois fois. Sans que les ennemis n’aient besoin d’escalader le mur ou le détruire : ils corrompaient, tout simplement, le portier et rentraient par la Grande porte.
Compromission, peut-être, que d’avoir construit une porte ; mais grave faute, sans aucun doute, d’avoir oublié la moralité de son gardien. La formation de l’homme est plus importante que la construction d’un mur. Et nous ne sommes, malheureusement, pas si loin de cette Chine oublieuse de l’essentiel. Nous ne savons pas fonder une famille. Il y a des familles sans maison comme des maisons avec familles mais, aussi, des maisons peuplées de familles détruites. Même dans les palais.
L’affaire n’est pas dans les pécules, les matériels, les infrastructures, la sécurité policière…Il y a une stratégie qui dit : « Si tu veux détruire une civilisation, tu as trois moyens. La destruction de la famille, la destruction de l’éducation et la chute des dirigeants. Pour détruire une famille, efface le rôle de la mère. Il faut lui faire honte d’être mère de famille. Pour détruire l’enseignement, prends-toi à l’éducateur. Il ne faut pas lui donner une quelconque importance dans la société. Rabaisse-le, jusqu’à ce que ses élèves, ses disciples, ses étudiants lui manquent de respect. Et pour faire chuter les dirigeants, dénigre les savants, les intellectuels… Fais campagne contre les penseurs, fais douter d’eux, jusqu’à ce que plus personne ne les prenne en exemple ». Une fois disparue la Mère éveillée, vilipendé l’Educateur honnête et abaissé le Sage, alors, qui élèvera la jeunesse sur des bonnes valeurs ? C’est ce qui arrive, exactement, chez nous… en Mauritanie !
Sidi ould Bobba
DG Marathon de Tiris-Zemmour
DG Collège Choum