Les lampions de la conférence de la Ligue Arabe se sont éteints, laissant le peuple mauritanien dans sa pauvreté rampante et envahissante. Tout cet argent dépensé sous les bouches béantes d’un peuple affamé. Ventres vides, les yeux exorbités et ternes, l’esprit obnubilé, le peuple ne distingue plus, le vrai du faux. Ceux qui passent à la radiodiffusion nationale et à la télévision assourdissent de mensonges et de l’invraisemblable les honnêtes gens, abusant de leur confiance. Pour ces vendus tout va bien dans le pays des dunes de sable. Comme, ils le prétendent, ‘’d’un coup de baguette magique, le sable s’est transformé en graines de riz et en farine de mil, le poisson est distribué gratis, les boutiques remplies, distribuent des provisions aux populations’’. Peut être que, ce sont seuls les tenants du pouvoir qui en profitent. Chaque jour le peuple meurt de faim.
En Mauritanie la vie devient intenable et les citoyens déboussolés ne savent plus où aller :
- A peine 30% des besoins céréaliers sont couverts ;
- plus de 50 femmes pour 100.000 naissances vivantes, décèdent en donnant la vie ;
- plus 93% des enfants échouent au Bac et 40% des scolarisés abandonnent l’école ;
- la loi contre l’esclavage est votée, pourtant, pour une bouchée de pain, les familles vendent leurs petits ;
- les rues sont bondées de mendiants, les enfants de moins de dix ans sont sur des charrettes transportant des poubelles infestes.
Toute cette pauvreté n’est pas visible pour les tenants du pouvoir. La crasse, la dépravation, la violence et l’indignité dans toutes ses formes envahissent les rues, inondent les ruelles et bouchent les sentiers. En revanche, les dirigeants ne voient toujours rien.
Le pays est riche et le peuple se meurt. Avons-nous, le droit de manger à notre faim, alors que d’autres se meurent ?
Aujourd’hui, tout est perdu, la vérité se confond avec le mensonge, la corruption s’infiltre dans tout le tissu social. Pas de service sans payer, les citoyens sont tenus à la gorge. Mêmes les enfants de dix ans doivent avoir des cartes d’identité en payant au moins quinze milles ouguiya dont mille pour l’Etat, sinon pas de fameuse pièce et donc pas de possibilité de faire l’examen d’entrée au collège.
Le coût de la santé est encore plus cher. D’aucuns préfèrent se laisser mourir que de se soigner. Les soins pour une maladie banale peuvent valoir des centaines de mille ouguiyas, alors que, plus de 85% de la population ne gagnent pas dix mille ouguiya par an. Comment faire ? Faut-il choisir la vie, ou les soins ou ruiner toute la famille ou encore, se laisser mourir. Voilà le dilemme que vivent les populations du pays des dunes où tout va à merveille.
Attention, quand le peuple se réveillera, le pouvoir tremblera….
BA Saïdou