Les journées pour la sauvegarde de la Ghadima, Ksar de la ville de Tidjikja ont pris fin ce dimanche 31 juillet dans la capitale du Tagant. Durant trois jours, les participants venus de Nouakchott et de la ville ont passé en revue les préoccupations de leur cité, ceci à travers des ateliers, une foire des dattes et de l’artisanat, un marathon pour connaître Ghadima et des soirées artistiques et culturelles. Deux principaux ateliers ont dominé ces journées. Il s’agit particulièrement de celui consacré à la problématique de l’eau et de la restauration et la sauvegarde du vieux quartier de la ville, inscrit depuis une année déjà au patrimoine national.
S’agissant du premier volet, les participants ont pris connaissance du travail réalisé par une commission créée lors du dernier festival des dattes de Tidjikja. Après en avoir longuement discuté, les participants ont formulé une doléance auprès des pouvoirs publics pour une solution rapide au problème d’eau qui sévit dans la ville et environs. Ils préconisent la recherche de l’eau en dehors de l’oued dont la nappe est fortement entamée. La rareté des pluies empêche tout renouvellement de cette nappe dans laquelle la ville puise l’eau aussi bien pour son alimentation que pour ses palmeraies. Désormais, seuls ceux qui détiennent de gros moyens pour se faire un forage en eau profonde (près de 70 m de profondeur) peuvent entretenir une palmeraie rentable. En plus de cet épuisement de la nappe, on note aussi l’augmentation du taux de salinité de certains forages. Du coup, une grande partie de la ville consomme de l’eau salée. Il a fallu panacher l’eau propre et l’eau salée du forage du quartier d’Argoub.
Il faut rappeler que certaines études effectuées hors de l’oued avaient fait naitre l’espoir des populations, mais jusque là, rien n’a évolué. Lors d’un autre atelier tenu à Tidjikja, certains avaient suggéré de faire venir l’eau de la Tamurt Enaj, (NBeika), soit près de 100 Km.
Le deuxième atelier a permis aux participants de se pencher sur la restauration et la sauvegarde du plus vieux quartier de Tidjikja. Ce quartier a été inscrit, l’an dernier, au registre du patrimoine national. Un bilan d’étape a été fait, ce qui a permis aux participants d’envisager les perspectives d’avenir de ce Ksar fortement dégradé par l’érosion et envahi par de nouvelles constructions en ciment. Les actions de restauration faites dans ce cadre par les Eh Taleb et les Ehl Ahmed Vall ont servi de cas d’école. Des débats ont tourné autour de la propriété foncière (Houbs), propriété collective. Les anciennes maisons désertées appartiennent à toute la lignée parce qu’elles n’auraient pas l’objet de partage (héritage) entre descendants. Les participants ont donc recommandé la poursuite des actions de restauration et de sauvegarde de ce patrimoine avec les services de l’Etat concernés et les partenaires au développement.
Il faut signaler que chaque thème, un groupe de cadres a été créé pour le pilotage et le suivi.
Le 3e thème non moins important a été celui relatif au charançon rouge découvert dans l’oued, il y a quelques mois. Cet insecte dévastateur a occasionné la destruction de plusieurs palmeraies de l’oued, principalement du quartier de Wasta. Face à l’ennemi, les cadres de la ville ont tiré sur la sonnette d’alarme, monté une commission de sensibilisation des exploitants. Les services du ministère de l’agriculture ont dépêché des missions et entrepris une campagne de surveillance et de destructions de palmeraies affectées. La présence du charançon rouge conjuguée au manque d’eau a fortement affecté la production de cette année, c’est la raison pour laquelle, il n’y a pas eu de festival des dattes, remplacé qu’il est par les journées culturelles centrées essentiellement sur Ghadima.
La commission de suivi du charançon rouge « Tidjikja sans charançon » a communiqué les résultats de son action. Une occasion pour les participants d’en débattre et de faire des propositions pour la suite des actions à prendre. Signalons que la très forte contamination enregistrée en début d’année en cours s’est calmée depuis quelques mois. Mais il est difficile, voire impossible d’éradiquer ce bestiole.
Consultations, actes chirurgicaux et distributions gratuites de médicaments
Les journées pour la sauvegarde de la Ghadima, vieux quartier de Tidjikja comportaient également un volet médical. A la veille du lancement de ces journées, une caravane de médicale a débarqué à Tidjikja.
Composée de plusieurs médecins, toutes spécialités confondues, la caravane a procédé à plusieurs consultations, actes chirurgicaux et a distribué un important lot de médicaments dans les locaux de l’hôpital régional du Tagant. Comme à pareilles occasion, les populations de la Wilaya ont accouru de partout pour bénéficier de consultations et de soins gratuits.
Dirigée par les professeurs Isselmou Ould Lekhliva (pédiatre) et Isselmou Ould Abdel Hamid, (interniste), l’équipe médicale comprenait 2 généralistes, 2 chirurgiens, un anesthésiste, un gynécologue, un pédiatre, un gastro-entérologue, un orthopédiste, un radiologue, un ORL, un urologue et un radiologue.