‘’La Mauritanie à aujourd'hui plus que toujours besoin de consolider son unité nationale et de renforcer la cohésion entre ses différentes composantes ethniques, culturelles et tribales, des thèmes qui ont failli au discours d'investiture du Président Mohamed Ould Abdelaziz. En effet, nombres d'observateurs et d’acteurs politiques s'attendaient à voir l'accent être mis sur la crise politique qui oppose le pouvoir et l'opposition démocratique en plus de la problématique de l'unité nationale qui prend des élans inquiétants de plus en plus. Ces deux aspects, notamment la crise politique et sociopolitique ont été occultés lors de ladite cérémonie d'investiture.
La question de l'esclavage et ses séquelles, dans cette ère caractérisée par la prise de conscience des droits civiques, constitue la principale menace de la cohésion du cordon social qui relie les composantes sociales du pays. Les Haratines esclaves ou fils d'esclaves, subissent une exclusion, depuis longtemps existante, mais qui prend de l'ampleur de façon exponentielle au fur et à mesure que la prise de conscience des droits s'installe. Des Harratines revendiquent déjà une identité distincte de celle ce l'ensemble culturel maure, revendication qui dénote d'un sentiment d'exclusion et de marginalisation dont soufre cette composante sociale pourtant majoritaire. Ben que considérée comme une entité de l'ensemble maure, les Haratines ne profitent d'aucun des privilèges dont bénéficie l'aristocratie maure. Comme les Znagas, les Lem'almines et les Igawenes, les H’ratines sont exclus des avantages que procure le pouvoir, accaparé par l'aristocratie maure depuis l'indépendance du pays. La question de l'unité nationale qui se pose aujourd'hui avec insistance et gravité, ne devrait échapper à un président conscient des priorités de sa nation. Cependant, dans son discours, Ould Abdelaziz ne l’a effleurée que pour brandir des menaces contre les contestataires du statu quo arbitraire établi, rappelant ainsi qu'il est le protecteur du système apartheidien de l'Etat.
Un autre problème, qui n'est pas de la même dimension, mais non plus pas à négliger est celui de la crise politique qui gangrène le pays depuis le coup d'Etat de Mohamed Ould Abdelaziz contre le président bien élu Monsieur Sidi Ould Cheikh Abdallahi. Il est évident que le président mal élu Monsieur Mohamed Ould Abdelaziz a échoué à être un président rassembleur. Depuis son avènement au pouvoir le torchon brûle entre lui et l'opposition démocratique. Plusieurs fois, celle-ci a demandé son départ, et a tenté même de le faire déguerpir par la pression de la rue. Une telle situation, fondée sur un état de crise latente ne peut perdurer pour toujours, elle finira forcément par bloquer le pays tout entier et risque de le plonger dans un état non constitutionnel si des solutions idoines ne sont pas trouvées très prochainement.
Il en ressort face à cet amer constat, que nous devons prier Dieu pour que la Mauritanie ne bascule pas dans l'insécurité et le désordre politique et sécuritaire.’’