Toujours les mêmes, pourquoi ?

13 August, 2014 - 15:48

Il y a maintenant plus de deux ans que l’espace audiovisuel a été libéralisé  en Mauritanie. Plusieurs licences de télévisions et de radios libres ont été délivrées. Le propos ici n’est pas de revenir sur les conditions de délivrance de ces autorisations. Une Haute Autorité de la Presse et de l’Audiovisuel (HAPA) a été mise sur pied, depuis plusieurs années. Sur ses prestations et les mécanismes de nomination de ses membres, parlons sans gêne. Un fonds d’aide annuel de deux cents millions d’ouguiyas a été affecté pour mettre sur pied un comité. Là aussi, tu peux en dire autant que tu voudras. La caravane passera et les chiens continueront à aboyer. Entretemps, la TVM est redevenue la Mauritanienne. Juste un jeu de mots. Au fond, rien n’a véritablement changé. Donc, en tout, une bonne dizaine de TV privées et pas moins de stations-radios. Naturellement, il y a quelques petits problèmes (euphémismes). Aussi bien au niveau des TV qu’au niveau des radios, les journalistes se démènent, en essayant de bien faire, malgré l’amateurisme et le manque de moyens. Mais ce qui est remarquable, en écoutant les radios et en regardant les télévisions, c’est cette impression qu’en Mauritanie, il n’y a que quelque dix à quinze journalistes arabophones et francophones, trois à quatre «analystes » politiques, deux à trois "spécialistes" des groupes armés islamistes et autres (moins de cinq) «écrivains-journalistes », pour «décrypter » continuellement, en passant d’une radio à l’autre et d’une télévision à une autre, ce qui se passe dans le pays. Sur ce cercle vicieux, les interprétations en tout genre jaillissent, de partout. Tout est dit, à ce sujet. La principale conséquence est qu’après deux ans, les radios et TV privées n’arrivent pas à fidéliser leur public, via des émissions attrayantes où tous les avis seraient évoqués de manière responsable. L’autre soir, une des TV privées avait invité deux personnalités qui rivalisaient en applaudissements, puisqu’elles étaient, toutes deux, du même camp politique. Du coup, beaucoup de Mauritaniens de Nouakchott, de Nouadhibou et autres villes nationales continuent à ne regarder que les chaînes étrangères que les satellites distillent sans arrêt. Pourquoi alors les télévisions privées et les radios libres ne rompent-elles pas avec la monotonie des mêmes têtes et des mêmes chansons, pour élargir leur audimat et leur «téléspectorat » ? Allez savoir.